Travailleurs étrangers clandestins : l’Etat fait le ménage

A travers des descentes effectuées au sein des entreprises, des sanctions pécuniaires infligées, le gouvernement entend monter d’un cran en procédant à des expulsions du territoire.

Le 11 mai dernier, les employés de l’entreprise « Déroulage vietnamien Cameroun », située dans la ville de Nanga-Eboko, département de la Haute-Sanaga, région du Centre, ont passé une matinée amère. Ce jour-là en effet, le groupe interministériel chargé de veiller à la régularité des travailleurs de nationalité étrangère sur l’ensemble du territoire s’y est rendu, dans l’optique de passer en revue leur situation. Une fois sur le site, l’équipe a constaté que l’un des deux employés vietnamiens qui y travaille, était en situation irrégulière. Nguyen Evan Son dont le récépissé indique qu’il est commerçant alors qu’il exerce comme contrôleur de sciage, n’a aucun contrat de travail, document pourtant exigé par la règlementation en vigueur, notamment en ce qui concerne les travailleurs étrangers. Bien plus, entré au Cameroun en juin 2022, avec un visa de 90 jours, l’homme devait déjà avoir quitté le pays. Il avait d’ailleurs obtenu un visa de sortie du territoire depuis le 11 octobre 2022, mais il n’a jamais bougé. Du coup, les éléments de la police de l’émi-immigration présents sur le terrain, ont conclu que le concerné devait tout simplement être expulsé. 
Des cas comme celui de Nguyen Evan Son sont légion. Le fait est d’autant plus préoccupant qu’à l’exclusion de la fonction publique, il touche a plusieurs secteurs d’activités (services, commerce, exploitation forestière, etc.), renseigne-t-on du côté du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop), cheville ouvrière de cette opération. Depuis le début de l’année donc, l’on intensifie la sensibilisation, à travers de multiples descentes au sein des entreprises employant ce type de personnels. Et les résultats obtenus donnent tout simplement froid au dos. Les deux dernières étapes les plus fructueuses ont eu lieu à Douala, puis Yaoundé. Pour le cas de la capitale, sur une vingtaine d’entreprises visitées, à peine deux ont des travailleurs en situation régulière. Du côté de Douala où le groupe de travail s’est rendu du 28 février au 3 mars derniers, environ 150 personnels étrangers étaient en situation irrégulière dans les sites inspectés. Globalement, les statistiques fournies par le Minefop, révèlent que sur plus de 10.000 travailleurs étrangers présents sur le sol camerounais, à peine 2000 sont en règle. Les contrevenants recensés pour la plupart dans les petites et moyennes entreprises, sont de nationalité chinoise, indienne et vietnamienne. D’ailleurs, cette dernière nationalité domine tant dans l’essentiel des entreprises ...

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