Nécrologie : le dernier accord de Jules Kamga

Le paysage musical camerounais est délesté depuis vendredi d’un de ses plus grands talents. Jules Kamga a quitté la scène de la vie. Dans l’angle mort des projecteurs depuis plusieurs années, l’auteur de « Hiala » a longtemps combattu contre la maladie. Un adversaire qui aura pris le temps de l’affaiblir ces derniers mois avant le coup de grâce en fin de semaine dernière. A son décès, Jules Kamga était âgé de 67 ans. À son actif, cinq albums et deux 45 tours. 
Dans le milieu musical, l’interprète du titre disco-funk « African Gounyok » est parfois hissé au rang de virtuose. Ceci grâce à ses contributions multiformes dans les plus grands tubes camerounais des années 70 aux années 90. Ce n’est peut-être pas un temps où les moins de 30 ans se retrouveront. Mais faut-il le préciser, durant ces décennies, rien ou presque ne se faisait sans la touche Jules Kamga. Très tôt, il se fait remarquer dans l’orchestre scolaire du Collège Noah de Mbalmayo regorgeant des musiciens en herbe tout aussi talentueux que ceux du Collège François-Xavier Vogt de Yaoundé. Incontestablement doué, son doigté à la guitare rythmique le rendra quasiment incontournable. Son jeu est fortement perceptible dans certains millésimes de la musique camerounaise. Ses écorchures de guitare restent mémorables dans « Bijou », « Osi tapa lambo lam », « Chagrin d’amour » de Moni Bile, « Bye bye » de Joe Mboule, « Bito ba Cameroun » de Ben Decca, « Ça fait mal » de la découverte Petit-Pays en 1987 ou encore dans tous les succès de Marcel Tjahe. Le maître des cordes était également reconnu pour sa finesse et son oreille musicale dans la direction des projets artistiques. Ce qui a contribué à sa réputation de requin de studio au Cameroun et à Paris. L’interminable énumération de ses collaborations laisse appa...