Financement de l’immobilier : comment bâtir du solide

Jusqu’ici, les Camerounais font avec les moyens du bord pour se construire des habitations. Pourtant, des pistes existent et le secteur bancaire se montre disposé à s’y lancer.


A ce jour, le besoin en logements décents au Cameroun est estimé à environ 1,8 million d’unités, tant en milieu urbain (80%) que rural. Selon l’Organisation des Nations unies, le taux d’urbanisation du Cameroun s’élevait à plus de 55 % en 2017 et devrait atteindre les 73 % à l’horizon 2050. Mais, du fait de nombreuses défaillances ou manquements dans les processus d’acquisition de lopins de terre ou de financement des constructions de bâtiments à usage d’habitation, le gap ne fait que se creuser.
Le faible accès à des terrains titrés et à des parcelles abordables, l’insécurité liée aux terrains titrés (existence de plusieurs titres sur le même terrain et de revendications multiples, risque des révocations de titres, etc.), restent de réels freins à l’investissement dans l’immobilier. Une fois qu’on a pu avoir une parcelle, y construire peut parfois s’avérer une énorme gageure. Les mécanismes de financements spécifiquement dédiés à l’immobilier n’étant pas monnaie courante au Cameroun.
L’État intervient certes directement dans le secteur à travers la Société immobilière du Cameroun (SIC) et en développant de grands projets de construction parmi lesquels le Programme gouvernemental de construction de 10 000 logements sociaux, mais le bilan reste mitigé à ce jour. Le Crédit foncier du Cameroun (CFC), reconnue comme la banque de l’habitat dans le pays, devrait, à travers ses missions, faciliter l’accès au logement. Toutefois, la cible principale constituée des agents de l’Etat, ne permet que faiblement d’adresser cette problématique.
En effet, en 2018, le CFC se réclamait des crédits d’un montant total de 420 milliards de F octroyés à ses clients, pour 85 000 logements construits et plus de 16 000 parcelles constructibles aménagées. En parlant justement des parcelles, pour résoudre l’autre épineuse question d’accès à des terrains titrés, l’Etat a aussi mis sur pied la Mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbains et ruraux (Maetur).
Sauf que, même avec l’accompagnement de cette structure, avoir un terrain avec les documents qui vont avec n’est pas toujours une sinécure. Ce n’est par exemple qu’en 2022 que des familles ayant acquis des parcelles plusieurs années auparavant ont pu entrer en possession de leurs titres fonciers.
Il faut également noter dans l’optique de faciliter l’accès au logement au Cameroun, le gouvernement a instauré, dans la loi de finances 2016, une exonération de la TVA (19,25%) pour les intérêts sur les prêts immobiliers ainsi que sur to...

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