Boko Haram : les derniers spasmes

Dix ans après le Sommet de Paris qui avait vu les pays du bassin du Lac Tchad, au premier rang desquels le Cameroun, déclarer la guerre à la secte terroriste, la bataille menée contre elle a permis de repousser celle-ci dans ses derniers retranchements, l

« Le problème Boko Haram a donc cessé d’être uniquement un problème nigérian, il est devenu un problème régional, sinon continental. Nous sommes ici pour déclarer la guerre au Boko Haram. On va le poursuivre et on vaincra cette chose terroriste parce que les inconvénients sont nombreux. C’est un groupe qui éloigne les missionnaires, les entrepreneurs, les investisseurs ; appauvrit le pays et veut faire revenir les populations du Nigeria au Moyen-âge. On ne peut pas accepter cela ». Dixit Paul Biya. Le président de la République s’exprimait ainsi dans la capitale française le 17 mai 2014, lors de la conférence de presse conjointe des chefs d’Etat, organisée à l’issue du Sommet de Paris pour la sécurité au Nigeria. Jusqu’ici réputé comme un lieu de quiétude, en dehors des actions de coupeurs de route et autres bandits de grand chemin, les pays du bassin du Lac Tchad était désormais appelés à faire face à une menace plus sérieuse : une secte terroriste dont l’ambition était l’implantation d’un khalifat dans cette zone. Ayant ses origines au Nigeria, Boko Haram entendait alors étendre son influence au-delà de ce pays et jetait son dévolu sur des pays comme le Cameroun. S’appuyant sur un réseau de complicités locales, Boko Haram a également pris à son avantage, les facteurs de vulnérabilité que la région de l’Extrême-Nord partage avec celles voisines du Nigeria. La secte terroriste va ensuite choisir d’adopter un mode opératoire asymétrique. Jusque-là épargné par les attaques de Boko Haram, le Cameroun va, à son corps défendant, être obligé d’entrer dans cette guerre qu’il n’aura pourtant pas provoquée. Ce d’autant plus que celle-ci commençait à avoir un impact négatif sur la sécurité des personnes et des biens, en même temps qu’elle devenait un véritable frein au développement économique.
Dix ans après, la donne a considérablement changé sur le terrain. Si la secte terroriste n’est pas encore totalement détruite, elle est aujourd’hui réduite à des actions sporadiques, dont la plupart semblent orientée vers la recherche de moyens de subsistance : attaques avec enlèvements de personnes et demandes de rançons, vols de bétail… Plus rien à voir désormais avec les attaques audacieuses contre les éléments des forces de défense et de sécurité qui faisaient enregistrer de nombreuses victimes. Car si Boko Haram, contrairement à ce qui est observé ailleurs, n’a jamais occupé le moindre espace sur le territoire national, il est tout de même parvenu à donner du fil à retordre avec des attaques qui impliquaient parfois des centaines de terroristes équipés d’un matériel de pointe. Le Cameroun a, chaque fois que cela était nécessaire, su trouver la réponse adéquate. Celle-ci a commencé par une réorganisation de son dispositif de sécurité. C’est ainsi que le 14 août 2014, le président de la République a signé un important décret portant réorganisation du commandement militaire territorial. Le...

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