Lutte contre le blanchiment de capitaux : les banques rappelées à l’ordre

Dans une lettre-circulaire, le gouverneur de la Beac, demande aux établissements de crédit de redoubler de vigilance sur certaines opérations suspectes.

Quatre faits sont reprochés aux établissements de crédit dans la récente lettre-circulaire du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), Yvon Sana Bangui. Des faits assimilables à des pratiques de blanchiment d’argent, constatés au terme des contrôles menés au sein de ces institutions. La première défaillance constatée est relative aux comptes ouverts à des clients non-résidents, c’est-à-dire des personnes qui ont présenté des documents étrangers pour ouvrir leurs comptes bancaires au Cameroun en XAF (franc CFA). Sauf qu’après analyse desdits comptes, la Beac note qu’il n’y a pas suffisamment d’informations sur ces clients ; lesquelles données devraient être obtenues avant toute ouverture de compte, à travers un questionnaire dûment rempli appelé Know Your Customer. Ce document permet d’identifier le client, y compris territorialement. Il doit comporter des informations sur le plan de localisation, une copie de la CNI, numéro de téléphone, etc., expliquent des experts. Bien plus, « il arrive que quand ces informations existent, en l’occurrence le numéro de téléphone, il est étranger. Ou alors quand c’est un numéro du Cameroun, il ne passe tout simplement pas », explique un autre spécialiste. 
Le deuxième fait tient de ce que des transactions sont effectuées au profit des comptes des non-résidents, sans lien avec l’objet du compte. Par ailleurs, il arrive qu’un « client ouvre un compte d’épargne dans une banque, mais l’analyse des mouvements fait noter que ces transactions sont parfois faites à partir de l’étranger et l’auteur de ces transactions n’est pas identifié, tout comme le bénéficiaire. A ce moment, il y a un risque que l’argent change de main en blanchiment », explique un expert des questions bancaires. L’autre manquement est relatif aux virements en faveur des comptes libellés en XAF de certains correspondants bancaires et d’établissements financiers étrangers en règlement d’importation non déclarés. Cela suppose, explique-t-on, qu’un « usager fait des virements en euros ou en dollars dans un des comptes ouverts par un non-résident, avec l’intention d’importer du cacao ou du café du Cameroun. Sauf que rien n’est déclaré au niveau de la Douane. Or, quelqu’un reçoit 30 à 40 000 euros par exemple. Par ailleurs, un local peut être sollicité pour l’ouv...

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