Trafic d’ossements humains : ils profanaient des tombes à Maroua

Une odeur pestilentielle envahit l’esplanade de la Première Région de gendarmerie nationale en l’espace de quelques secondes ce 15 octobre à Yaoundé. Entouré de gendarmes, Ali B., alias « Bon petit », déballe un sac rempli d’ossements humains. Chaque morceau est encore recouvert d’asticots. Séance tenante, un squelette est reconstitué. Ali B., 24 ans et ses complices viennent d’être interpellés par les agents du service des recherches judiciaires et de la lutte contre le grand banditisme, à la Première Région de gendarmerie, en possession d'un sac de voyage contenant des restes complets d'un individu au lieu-dit « Touristique » au quartier Mvan.  
C’est sur renseignements que les éléments du colonel Gérard Awong Messila ont interpellé « Bon petit » et son acolyte Mahamat I., alias « Bad boy », 30 ans, il y a trois semaines. En possession de ces restes humains destinés à la commercialisation, les deux sortaient de Maroua. Au cours de leur exploitation, les pandores découvrent qu’ils ne sont pas à leur premier forfait. Les recherches complémentaires les conduisent dans la localité de Pouss, village situé dans l’arrondissement de Maga, département du Mayo-Danay, région de l'Extrême-Nord. « Sur les lieux, nous nous sommes rendu compte qu’il s’agit d’un vaste trafic qui existe depuis car, dans un cimetière, on a identifié près de 30 tombes dépouillées », explique le lieutenant Abessolo Mboutou, du service des recherches judiciaires et de la lutte contre le grand banditisme, à la Première Région de gendarmerie. D’une valeur de six millions de F, la marchandise saisie était destinée à un acheteur expatrié. Des ossements qui, d’après les pandores, servent à la production d’une drogue dure communément appelée le « caillou » ...