Batchenga-Ntui-Yoko-Lena-Tibati-Ngatt : les merveilles du bitume

A quelques semaines de la fin de la phase I du projet, l’impact de la route sur le quotidien des populations est déjà palpable. Le Directeur général Afrique centrale de la Banque africaine de développement, bailleur de fonds, a pu s’en rendre compte les 1

 

Joie, gratitude, reconnaissance, prières des populations le long de la route nationale N° 15 qui a désormais fière allure, sont entendues le long de l’axe Batchenga-Ntui-Yoko-Lena-Tibati-Ngatt. De Ntui à Lena, en passant par Nguila, Njole, Mankim, Meteing, Tsap-Tsap ou d’autres localités au nom évocateur comme Nazareth et Yoko. Serge N’Guessan, Directeur général du bureau régional Afrique centrale, et responsable Cameroun à la Banque africaine de développement (BAD), est descendu sur le terrain cette mi-novembre pour évaluer l’évolution des travaux, mais aussi l’impact de ces réalisations sur les riverains. Il en a eu pour son compte. Entre les cadeaux inattendus comme celui de ces femmes de Lena qui ont fait de leurs foulards un tapis pour l’hôte de marque, le sourire angélique des élèves sautillant de joie, l’émotion était à son comble. C’est que ce projet, malgré des retards accusés dans la réalisation, a littéralement changé la vie des populations, non seulement riveraines, mais d’une bonne partie du Cameroun.
En effet, la construction de la liaison Centre-Adamaoua, via la Nationale 15 a l’avantage de réduire de deux heures, le trajet Yaoundé-Ngaoundéré. La BAD, partenaire privilégié de l'Etat, a contribué de manière significative à la réalisation de cet important projet, à travers le financement de la construction des sections Ntui-Ndjole, Ndjole-Mankim, Mankim-Meteing, en sus de l'aménagement de 111 km de routes communales, y compris le bitumage de 38 km de la route communale Tsap Tsap- Megang. Et à la fin de cette section, prévue le 31 décembre 2024, ce sera un total de 412 km de bitume qui aura ainsi été posé sur ce qu’on est tenté d’appeler la nouvelle transafricaine. Parce qu’elle va permettre de relier plus facilement le Cameroun au Tchad (via l’Adamaoua), au Nigeria via l’Ouest (une fois que la route de Ngambe Tikar sera intégrée) ou encore à la RCA en empruntant la route Tsaptsap-Mengang en cours de construction.
Mais il n’y a pas que la route qui rend les populations si heureuses. Les projets connexes réalisés dans les villes et villages traversés, tels que des marchés, des salles de classe, des centres de santé, des structures d’autonomisation de la femme, des fermes polyvalentes pour développer élevage et agriculture, les centres de séchage et de stockage du cacao, etc., sont d’autres motifs de fierté. Ce qui fait par exemple dire au maire de Ntui, Georges Marcel Mandong, que c’est de l’inédit pour cette partie du pays. « Les populations de Ntui sortent de loin », lance-t-il. Pour Idriss Mvoutsi, Elite de Nguila, le pont de Nachtigal, long de 400 ml, est l’un des ouvrages les plus marquants pour les populations, car il est venu briser l’obstacle naturel aux mouvements des populations qu’était jusqu’alors le fleuve Sanaga, dont la traversée par bac et autres pirogues créait jadis des frayeurs, avec des accidents. Dans une anecdote, il affirme que le trajet est désormais si court et aisé que certains en oublient leur destination. « Des personnes allaient récemment à Issandja, mais elles ont traversé cette localité sans s’en rendre compte et lorsqu’elles ont interpellé le chauffeur, c’était 10 km plus loin et il a fallu rebrousser chemin », raconte l’enseignant à la retraite.
Pour le volet éducation justement, il y a eu des salles de classe construites çà et là, pour le bonheur de l’ensemble de la communauté éducative. La plus comblée étant celle de Nguila, où l’école primaire anglophone est en train d’être construite, à grande vitesse, afin que les 400 élèves environ, actuellement regroupés deux classes par salle, puissent mieux s’épanouir et obtenir de meilleurs résultats. Les travaux de construction de six salles de classe, de bureaux et d’un bloc toilettes, lancés deux semaines avant la rentrée scolaire 2024-2025, devraient être livrés dans les prochaines semaines, pour qu’au 2e trimestre au plus tard, le boulevard de l’enseignement soit plus large.
Et en parlant de Boulevard, la ville de Yoko en possède un désormais grâce à ce projet. Baptisé « Boulevard de l’émergence », il traverse la ville dans toute sa longueur, avec son ossature de deux fois deux voies, flanquée d’un terre-plein central et éclairé par des lampadaires. De quoi faire p&acir...

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