Suspension de cinq associations : les clarifications du gouvernement

Face à la presse hier à Yaoundé, le ministre de l’Administration territoriale a évoqué des financements d’environ 16 milliards de F ne cadrant pas avec les objectifs des structures impliquées.


Déjà cinq jours que cinq associations ont été suspendues de toute activité sur l’ensemble du territoire national par le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji. Puis est montée la polémique sur cette action gouvernementale qui, comme l’a affirmé, face à la presse hier, le Minat intervient à la suite d’une enquête menée par l’Agence nationale d’investigations financières (Anif). Les résultats de celle-ci sont alarmants, selon Atanga Nji Paul : près de 16 milliards de F ont été reçus par certaines associations en violation flagrante des textes encadrant le fonctionnement des associations au Cameroun. « Notre démarche vise à lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, d’où l’obligation pour ces associations de présenter un rapport d’activités et un rapport financier à l’issue de chaque exercice ». Le ministre de l’Administration territoriale est formel : la plupart des associations sanctionnées n’ont pas souscrit à cette obligation légale, lorsqu’elles n’arrivent simplement pas à justifier la destination prise par les fonds reçus. « Plus grave, certaines d’entre elles ont, en violation de la loi du 19 décembre 1990 relative à la liberté d’association, reçu des financements auxquels elles n’avaient pas droit ».
Sur le rapport transmis aux autorités par l’ANIF, le Minat indique qu’il « évoque des soupçons de blanchiment d’argent. C’est la raison pour laquelle des enquêtes ont été ouvertes et nous avons abouti à une suspension de trois mois. La décision prise le 6 décembre 2024 intervient à la suite d’un avis motivé de la commission compétente ». Paul Atanga Nji indique par ailleurs que lesdites enquêtes se poursuivent et sont portées à s’étendre à d’autres associations. C’est pourquoi celes-ci ont jusqu’au 30 janvier 2025 pour présenter leurs rapports d’activités et ceux financiers. Des investigations qui ne vont pas se limiter à ces seuls regroupements, selon le membre du gouvernement. « La surveillance va monter vers les établissements de crédits (banques et micro-finances) », dans la mesure où ceux-ci sont tenus de signaler les mouvements illicites des fonds manipulés par les associations, comme les autres clients. Sur le financement de ces associations les dispositions en la matière et le mode de contrôle ont été rappelés au cours de l’échange avec la presse hier. Pour un montant supérieur ou égal à 500 000 F, la donation doit être consignée dans un registre mis en place par les autorités du ministère de l’Administration territoriale. Au-delà d’un million de F, l’autorité chargée de la tenue du registre doit faire une déclaration auprès de l’Agence nationale d’investigations financières.
Une image à améliorer
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