Lutte contre les mariages des jeunes filles

Une session d’orientation de parlementaires pour l'abandon du mariage des jeunes filles organisée à Yaoundé.

 

Les données de l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples (EDS-MICS 2011) ont révélé qu’au Cameroun, 17 % des femmes de 25-49 ans au moment de l’enquête ont déclaré être entrées en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans; 45 % étaient déjà en union avant 18 ans. Ces pratiques sont souvent concentrées dans certaines zones géographiques. Ainsi, 37% des filles mariées avant l’âge de 18 ans se retrouvent à Kousséri (région de l’Extrême-nord). De manière générale, 57% des femmes de 20 à 24 ans déclarent s’être mariées avant l’âge de 18 ans dans les zones rurales.

La pratique des mariages précoces et forcés constitue l’une des formes les plus récurrentes de violences faites aux femmes, des discriminations à l’égard des filles et des abus envers les enfants. Les mariages précoces empêchent les filles de jouir de certains de leurs droits fondamentaux. Plusieurs études ont permis de relever l’ampleur de ce phénomène, qui constitue une forme aggravée de violation des droits de l’enfant, ainsi qu’une entrave à son épanouissement.

 Dans ce registre, on peut citer l’étude nationale, conduite en 2014 par l’Université de Maroua, en collaboration avec l’Association de Lutte contre les Violences faites aux Femmes sur la question de mariage d’enfant. Les résultats de ladite étude montrent que 62% de la population interpellée a été confrontée à cette problématique et que 70% des cas de mariages d’enfant concernent des filles âgées entre 13 et 15 ans. L’étude met également en relief certaines pratiques et causes socioculturelles liées au mariage précoce.

Une autre étude sur le phénomène dénommé « Money Woman » a été réalisée en 2014 par le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, avec l’appui de l’ONG Internationale Plan Cameroun. Cette étude a permis de faire une analyse des causes profondes et des déterminants socioculturels et économiques des mariages précoces dans l’arrondissement d’AKWAYA (Région du Sud-ouest). En termes de stratégies en faveur de l’éradication progressive de ce phénomène, l’étude propose, à la suite d’une analyse approfondie des causes et des conséquences des mariages précoces et forcés, une approche d’intervention impliquant toutes les parties prenantes (les parents, les familles, les communautés, les intervenants sociaux, etc.).

Outre les résultats des deux études susmentionnées, éléments de plaidoyer pour plus d’actions en faveur de l’éradication du fléau, le Cameroun a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux et régionaux de promotion et de protection des droits de l’enfant, dont les plus importants sont la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant (CDE), et la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant (CADBEE).Les rapports périodiques sur la mise en oeuvre desdits instruments juridiques rendent compte du niveau de réalisation des principaux secteurs de protection de l’enfant.

Dans le même le sens, de nombreuses actions de plaidoyer, de formation et de sensibilisation ont permis l’imprégnation des acteurs intervenant pour la protection de l’enfant (décideurs, leaders religieux et traditionnels, jeunes…). Par ailleurs, le code civil en cours d’élaboration intégrant le...

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