L’arbitrage vidéo en questions
- Par YEM Henry KISEH Communication Centre Head Cameroon Embassy-Belgium
- 20 juin 2018 07:49
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Regard
L’introduction de l’assistance vidéo dans l’arbitrage (VAR) est sans doute une grande révolution dans l’univers du ballon rond. L’annonce avait suscité en son temps beaucoup de scepticisme chez certains grands noms du football qui craignaient qu’un tel dispositif ne vienne dénaturer un sport réputé pour sa spontanéité et sa glorieuse incertitude.
Si l’introduction de la technologie sur la ligne de but a été validée en 2012 et testée lors de la Coupe des confédérations 2017, la décision de faire entrer cette innovation par la grande porte à la Coupe du monde 2018 est courageuse de la part de la FIFA. Il était temps, car depuis les débuts du Mondial en 1930, beaucoup de rencontres décisives ont été faussées suite aux décisions controversées des arbitres.
Jusqu’à nos jours, on n’a jamais su si la balle victorieuse de la finale de 1966 en Angleterre avait franchi ou non la ligne de but. Avec la vidéo, la « main de Dieu » de Maradona n’aurait jamais propulsé l’Argentine en finale en 1986. Le Cameroun serait allé au deuxième tour de la coupe du monde de 1998 sans les deux buts injustement refusés face au Chili. Idem pour l’Angleterre qui aurait peut-être mieux progressé en 2010 sans le but valable, mais refusé en 8e de finale contre l’Allemagne.
Pour revenir au présent qui nous intéresse, on peut observer que l’assistance vidéo s’est déjà montrée décisive à plusieurs reprises en Russie. Au rang des équipes qui en ont bénéficié jusqu’ici, figure la France qui a obtenu de cette manière deux buts dont le tout premier pénalty en coupe du monde. La Suède en a aussi profité contre la Corée du Sud. Deux victoires qui pourraient bien changer le cours des choses.
Parmi ses nombreux avantages, l’assistance vidéo permet de déterminer avec précision si le ballon a vraiment franchi la ligne de but. De quoi mettre un terme aux interminables controverses qui émaillent les grandes compétions internationales. Mais si cette nouveauté est censée apporter plus de transparence et d’équité dans les décisions de l’arbitre, sa mise en œuvre suscite encore des polémiques.
Certains observateurs y voient même « l’illusion de la justice ». Pour d’autres, elle ne pourra jamais se substituer à l’interprétation et à l’erreur humaine. La controverse ne porte pas nécessairement sur son utilité mais plutôt sur l’impact, l’opportunité et le timing de l’intervention.
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