Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest: Paul Biya lance une opération solidarité
Lancé officiellement hier à Yaoundé par le Premier ministre, Philemon Yang, le plan d’assistance humanitaire d’urgence coûtera 12,7 milliards de F et va servir à la reconstruction des édifices détruits, l’aide au retour des déplacés…
Salle des Conseil de cabinet de l’immeuble étoile hier après-midi. Une vingtaine de membres du gouvernement, intervenant dans des domaines aussi variés que la sécurité, l’éducation, le social, l’agriculture, la santé, fait face à une dizaine de membres du corps diplomatique sous la conduite de leur doyen, l’ambassadeur du Gabon au Cameroun, S.E. Georges Patrick Biffot. Egalement présents, des élites des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il est 16 h 30 mn lorsque le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang fait son entrée dans la salle. Un seul point à l’ordre du jour de cette séance qui porte sur le lancement du Plan d’assistance humanitaire d’urgence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest décidé par le président de la République : la communication spéciale du Premier ministre. En français, puis en anglais, Philemon Yang va refaire l’historique de la pénible situation que vivent les populations de ces deux régions du Cameroun depuis bientôt deux ans. Situation partie de revendications corporatistes des enseignants et des avocats et qui, comme il ne manque pas de le souligner, fera rapidement l’objet de récupération de la part de certains esprits malveillants installés notamment au sein de la diaspora camerounaise.
Le chef du gouvernement rappelle les différentes réponses apportées à ces revendications par les pouvoirs publics sur très hautes instructions du président Paul Biya. La situation va malheureusement dégénérer avec l’action de ces personnes opérant soit à l’étranger, soit directement dans les régions concernées. Avec les conséquences que l’on connaît : prise en otage du système éducatif avec pas moins de 120 écoles qui seront incendiées, assassinats de populations civiles et même d’éléments des forces de défense et de sécurité qui, depuis le début de la crise, ont été l’objet de 123 attaques terroristes, déplacement des populations, enrôlement des enfants dans les milices... L’incidence sur le tissu économique n’est pas des moindres. Avec la paralysie des principales unités industrielles de ces régions, Philemon Yang fait savoir qu’aujourd’hui, ce sont des milliers de Camerounais qui connaissent les affres du chômage technique. Au total, souligne le Premier ministre, ce sont près de 75 000 personnes qui sont aujourd’hui touchées par la crise dans ces régions pour y faire face, le président de la République décide donc du lancement d’un Plan d’assistance humanitaire d’urgence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Coût global de l’opération, un peu plus de 12,7 milliards de F.
Financement et priorités
Sur son financement, Philemon Yang indique que le budget de l’Etat sera mis à contribution. De même qu’il s’agira de faire jouer la solidarité nationale. Le Cameroun entend également faire appel à ses partenaires nationaux et internationaux.
La priorité, va souligner le chef du gouvernement, ira vers la reconstruction des édifices détruits (écoles, hôpitaux…), le retour des populations déplacées et la prise de mesures adéquates pour une reprise effective des classes lors de la rentrée scolaire 2018-2019. Pour ce qui est des activités économiques, il est notamment prévu un appui en intrants agricoles et en cheptel, la reconstruction des logements détruits. Il est également prévu une assistance psychologique aux victimes et la reconstitution des documents d’état civil et des titres identitaires perdus ou détruits. Les objectifs visés par ce Plan, qui sera piloté par un Comité ad hoc présidé par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, étant : le rétablissement d’un cadre de vie propice à l’épanouissement des communautés affectées, leur réinsertion socioéconomique, la promotion de la cohésion sociale et du vivre ensemble.
Points saillants du Plan d'assistance humanitaire d'urgence
1. La crise sociopolitique que connaissent les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a démarré par des revendications corporatistes de certains enseignants et avocats des deux régions.
2. Le gouvernement a déployé, et continue de déployer, d'incessants efforts pour négocier avec les représentants de ces deux catégories socioprofessionnelles. Deux comités ad hoc avaient été créés à cet effet dès novembre 2016, sur instruction du chef de l'État.
3. Le chef de l'État a pris d'importantes décisions pour répondre aux préoccupations formulées par les syndicats d'enseignants et d'avocats des deux régions. Le président de la République a d'ailleurs apporté des solutions qui vont au-delà des problèmes soulevés.
4.Les représentants des syndicats d'...
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