« De nombreux appuis de l’Etat pour accompagner le secteur »

Après vos études universitaires en Europe, vous êtes revenu au Cameroun et vous vous êtes installé dans votre village pour labourer la terre. Qu’est ce qui a motivé ce choix ? 

Jeune lycéen, Paul Biya était déjà mon modèle. Au début de la grande crise économique qu’a connue notre pays, le président de la République appelait les Camerounais à pratiquer l’agriculture. La preuve, depuis mon retour d’Europe, je n’ai jamais postulé à une quelconque demande d’emploi. L’agriculture n’a jamais été un plan « B » pour moi. Je suis certain qu’avec ce métier, je réaliserai tous mes rêves. 

Le chef de l’Etat présente le secteur agricole comme étant l’une des voies vers le développement. D’après vous est-ce possible ?

  Oui ! C’est possible pour plusieurs raisons. En lançant le septennat des Grandes réalisations en 2011, le chef de l’Etat savait qu’il fallait nourrir les milliers d’employés des divers chantiers à travers le pays. Et cela est bien visible aujourd’hui. La demande est là et en constante augmentation. En pratiquant l’agriculture au Cameroun, on s’enrichit en devenant propriétaire de vastes étendues de terre gratuitement et légalement en mettant simplement en valeur la forêt vierge du domaine national. Et même si parfois les procédures d’immatriculation de terrain prennent du temps, vous jouissez pleinement de votre bien immobilier. On s’enrichit aussi grâce à la politique fiscale de notre pays. Les récoltes agricoles non transformées sont exonérées d’impôt. De plus, l’agriculteur bénéficie de nombreuses subventions en engrais, semences et matériels agricoles non remboursables et de formations gratuites qui diminuent ses coûts de production en quadruplant ses bénéfices. Pour terminer, un autre gros avantage que nous avons, c’est le potentiel hydroélectrique de notre pays et son climat qui permettent de faire l’agriculture en toute saison. 

Faut-il nécessairement de gros moyens pour se lancer dans ce secteur ?

Pas du tout. L’Etat a mis plusieurs appuis pour accompagner matériellement et financièrement celui qui veut se lancer dans l’agriculture. J’en suis la preuve vivante. Dans le cadre du Plan triennal « Spécial jeunes », le 11 janvier 2017, le Premier ministre Philemon Yang m’a remis gratuitement un tracteur avec tous ses accessoires d’une valeur de 30 millions de F simplement parce que je me suis inscrit sur la plateforme de l’Observatoire national de la jeunesse. J’ai justifié mon besoin en démontrant qu’avec un tracteur, je créerai encore une vingtaine de nouveaux emplois permanents en faisant des extensions dans mes plantations. Il y a quelques mois, les populations de Mbébé dans le Lokoundjé département ont cédé 30 ha de terrain au MINJEC et 150 ha au MINADER pour résoudre le problème d’accessibilité à la terre des jeunes agriculteurs et lutter contre l’immigration clandestine des jeunes. Et en retour, le MINJEC a installé sur ces 30 ha, le tout premier village pionnier de seconde génération de la région du Sud. Il en est de même pour le MINADER qui a installé sur ses 150 ha les programmes PEA-jeunes et PAIJA. Nous n’avons pas de gros moyens. C’est plutôt l’Etat qui investit beaucoup d’argent pour, non seulement, transformer ce village en vaste hub national de formation et d’incubation pour l’entreprenariat agropastorale et le réarmement moral des jeunes mais également en laboratoire du miracle agricole de l’Océan qui sera le squelette de la ceinture agricole autour de la ville portuaire de Kribi. 

Comment appréciez-vous les appuis divers que les pouvoirs publics accordent aux agriculteurs de manière générale ?

  Vous me permettrez en tant que jeune leader national de parler uniquement des appuis en faveur des jeunes agriculteurs. Je pense que ces appuis sont devenus plus coordonnés depuis le 27 juillet 2016 où le MINADER et le MINJEC ont signé une convention de collaboration. Depuis lors, le jeune agriculteur n’est plus dispersé et embrouillé. Il est mieux encadré, mieux informé sur les programmes. Je pen...