« Une année-test pour le président réélu »
- Par Alexandra TCHUILEU N.
- 28 déc. 2018 14:16
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Pr Aboya Manassé Endong, professeur de science politique, président due la Société africaine de géopolitique et d’études stratégiques.
L’année 2018 a résolument été électorale au Cameroun. A votre avis, en quoi l’élection présidentielle va-t-elle être déterminante pour l’année 2019 ?
Sur le plan strict de l’analyse politique, l’élection présidentielle s’appréhende essentiellement comme un contrat, conclu entre le président élu sur la base de son projet de société et le peuple qui l’a librement élu. Celle du 7 octobre 2018 ne déroge pas à cette logique du marché politique. En effet, le président réélu a désormais ce regain de légitimité qui lui permettra d’orienter, de déterminer et de diriger l’État selon les engagements pris dans sa profession de foi et consignés dans son programme politique. Or en tant qu’évènement-phare de l’année 2018, l’élection présidentielle sera déterminante aussi bien pour structurer et construire 2019 que pour préfigurer 2019. D’abord parce que cette élection vient re-légitimer le président de la République, en lui conférant un surcroît de légitimité politique pour traduire en actes les grandes orientations proposées au peuple lors de la campagne électorale. Ensuite, parce que son issue cristallise de nombreuses attentes légitimes de la part des Camerounais qui considèrent 2019 comme une année-test pour le président réélu et les grandes opportunités qu’il nourrit pour les Camerounais. Enfin, parce qu’elle est aussi une année d’élections locales, aussi bien au niveau de l’Assemblée nationale que pour ce qui est des conseillers municipaux.
Cette année aura également été marquée par la mise en place des instituions telles que le Conseil constitutionnel, le ministère de la Décentralisation. Comment ces avancées peuvent-elles changer le visage du Cameroun dans la mise en œuvre effective de la démocratie ?
Le processus de parachèvement du dispositif constitutionnel s’est donné à voir au cours de l’année 2018, à travers la mise en place du Conseil constitutionnel. Il s’agit d’un organe essentiel, voire vital pour la consolidation et la maturation du processus démocratique camerounais. En effet, le Conseil constitutionnel s’est illustré dans ce rôle d’arbitre du jeu politique et de juge du contentieux constitutionnel à l’occasion de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Son entrée en scène constitue une importante avancée dans le processus de consolidation de la démocratie au Cameroun. Il lui revient ainsi de « négocier » ou de construire sa crédibilité en mettant à contribution le statut de ses membres pour participer véritablement à l’œuvre de construction de la démocratie camerounaise. Pour ce qui est du ministère de la Décentralisation et du Développement local, son actualité conforte la pertinence de sa création. Cette création participe donc d’un souci d’efficacité de l’administration publique, si tant est que ce ministère a pour objectif majeur d’impliquer les populations et de les intéresser à la gestion des affaires locales.
En fin d’année, le chef de l’Etat a t...
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