Accord avec le FMI: le bilan à mi-parcours
- Par Issa Tchiroma Bakary
- 28 déc. 2018 14:50
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L’intégralité du propos liminaire du ministre de la Communication lors du point de presse conjoint avec le ministre des Finances hier à la suite de la satisfaction exprimée par le Conseil d’administration du FMI.
« Mesdames, Messieurs les journalistes, Le 17 décembre dernier, le Fonds Monétaire International a, à travers un communiqué de presse publié à l’issue de son conseil d’administration, déclaré concluante la troisième revue de l’Accord en faveur du Cameroun au titre de la Facilité élargie de Crédit, marquant ainsi sa satisfaction pour l’ensemble des actions menées par le Gouvernement dans le cadre des réformes en cours relatif audit Accord. Afin d’éclairer nos populations sur la résilience et la solidité de notre économie, et comptetenu du rôle moteur joué par le Cameroun au sein de la CEMAC, le Gouvernement a jugé utile d’organiser une communication spécifique sur ce sujet. Aussi, Monsieur le ministre des Finances et moi-même sommes convenus de vous rencontrer ce jour, pour aller plus loin dans l’évaluation de la mise en oeuvre de cet Accord, et édifier l’opinion publique nationale et internationale sur les perspectives pour l’économie nationale et celle de la sousrégion Afrique centrale, en ce qui concerne en particulier les pays membres de la CEMAC. Je voudrais donc saluer la présence ici de Monsieur le ministre des Finances, et lui souhaiter une chaleureuse bienvenue au ministère de la Communication. Je voudrais également souhaiter la bienvenue aux Experts de haut niveau venus des deux ministères en charge des Finances et de l’Economie, qui ont été commis par leurs chefs de départements respectifs, pour nous apporter, en cas de nécessité, l’accompagnement nécessaire aux éclairages que vous pourriez solliciter. Il s’agit : du Secrétaire général du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, du Directeur général du Budget, du Directeur général du Trésor et de la Coopération Financière et Monétaire, du Directeur général des Douanes, du Directeur général des Impôts, du Directeur général de l’Economie, du représentant du Directeur général de la Caisse autonome d’amortissement. À vous-mêmes, Mesdames, Messieurs les journalistes, je voudrais exprimer toute ma gratitude pour votre présence massive à cette rencontre, répondant ainsi de manière prompte à l’invitation que je vous ai adressée. Mesdames, Messieurs les journalistes, À l’instar des autres pays de la CEMAC, l’économie camerounaise a souffert à partir de l’année 2014, du double choc de la chute des prix des produits pétroliers sur le marché international et des menaces sécuritaires dans la sous-région, avec les attaques répétées du groupe terroriste Boko Haram à l’Extrême- nord du pays. Après avoir initialement manifesté une forte résilience de son économie, le Cameroun s’est ensuite heurté à un ralentissement de sa croissance qui est passée de 5,9% en 2014 à 4,5% en 2016, puis à 3,7% en 2017. Ces chocs extérieurs ont engendré une détérioration des finances publiques due à la baisse des recettes pétrolières, conjuguée à l’augmentation des dépenses sécuritaires et humanitaires liées à l’afflux de réfugiés venant des pays voisins, et ainsi qu’aux déplacés internes en proie aux problèmes d’insécurité. Dans un tel contexte et afin d’impulser une riposte coordonnée pour préserver la stabilité extérieure de la sous-région et l’intégrité du régime monétaire, le chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya a réuni ses pairs à Yaoundé le 23 décembre 2016, dans le cadre d’un sommet extraordinaire, dont la plus importante résolution invitait chaque Etat membre de la CEMAC à engager des discussions avec le FMI, en vue de la conclusion rapide d’un programme économique et financier. En ce qui concerne le Cameroun, les discussions engagées avec le FMI ont abouti à l’approbation le 26 juin 2017 par le Conseil d’administration de cette institution, d’un programme économique et financier triennal appuyé par la Facilité élargie de Crédit, la FEC, et destiné à accompagner les réformes économiques et financières du Gouvernement sur la période allant de 2017 à 2020. Je voudrais indiquer ici que, contrairement à certaines allégations qui ont été entendues çà et là, le programme de réformes économiques et financières du Cameroun n’est pas un programme de développement de plus. Il a été élaboré pour répondre aux objectifs de notre Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, le DSCE, qui vise à réduire la pauvreté et le sous-emploi et à accélérer la croissance économique, dans le but d’atteindre le statut de pays émergent d’ici 2035. Il s’inscrit dans un effort collectif des pays de la CEMAC visant à faire face à la crise économique qui n’épargne aucune des économies la sous-région. À travers une telle démarche, il s’agit en effet de faire en sorte que l’ensemble des politiques mises en oeuvre, soit cohérent et que collectivement, ces politiques soutiennent la viabilité des finances publiques et des comptes extérieurs de la sous-région, ainsi que la stabilité de son arrangement monétaire. Je voudrais à présent vous apporter quelques informations sur la Facilité élargie de Crédit, la FEC, qui soutient le programme économique et financier en cours avec le FMI. La FEC est un guichet du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, créé pour mieux adapter les interventions du FMI aux besoins divers des pays à faible revenu, notamment en période de crise. Elle permet aussi de protéger les couches les plus vulnérables des populations de ces pays des effets des ajustements opérés. Ainsi, les programmes conclus par le FMI avec le Cameroun et les autres pays de la CEMAC mettent l’accent sur l’importance qu’il y a à préserver les dépenses sociales et de garantir la mise en place des projets d’infrastructures prioritaires favorables à la croissance. Les financements apportés par le FMI et les autres partenaires permettent quant à eux d’opérer un ajustement beaucoup plus graduel et moins abrupt. Dans ce cadre, notre programme économique et financier appuyé par la FEC s’élève à 666,2 millions de dollars américains, soit à peu près 340 milliards de FCFA. Il vise à accompagner les efforts déployés par les pouvoirs publics pour restaurer les grands équilibres macroéconomiques et favoriser une croissance forte et inclusive. Il s’agit donc de renforcer la résilience du secteur financier et de créer les conditions d’une diversification de l’économie tirée par le secteur privé. Outre l’apport financier direct procuré par le FMI, le Cameroun est éligible de par ce même programme, à d’autres appuis émanant des partenaires techniques et financiers comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Union européenne et l’Agence française de développement, pour un montant d’environ FCFA 639 milliards. Pour accéder à tous ces appuis, le Cameroun doit travailler sur quatre piliers essentiels qui sont : la consolidation budgétaire, la gestion de la dette, la stabilité monétaire et les réformes structurelles et institutionnelles. Son évaluation qui se fait de manière concertée avec le FMI, s’appuie sur chacun de ces quatre piliers. En ce qui concerne la consolidation budgétaire, l’évaluation porte sur six critères de réalisation dont les plus importants concernent la réduction du déficit budgétaire et le niveau de mobilisation des recettes non pétrolières. À ce titre, la performance du Cameroun est jugée globalement satisfaisante. En effet, les efforts fournis par le Gouvernement en terme de réduction du train de vie de l’Etat ont permis de réduire le déficit budgétaire de 6,5% en 2016 à 4,5% en 2017. Pour l’exercice 2018 qui s’achève, le déficit est projeté à 2,6%. Cette évolution de la réduction du déficit budgétaire s’inscrit dans la trajectoire définie dans le programme, qui prévoit une réduction du déficit budgétaire de 6,5% en 2016 à 1,7% en 2020. Pour ce qui est de la mobilisation des recettes non pétrolières, malgré les perturbations économiques dans quatre des dix régions du Cameroun en raison des questions sécuritaires, les efforts du Gouvernement sont jugés encourageants. On peut en effet considérer que les recettes de la fiscalité intérieure ont progressé de 110% entre 2016 et 2017, première année de mise en oeuvre du programme. Ces recettes ont atteint 1790 milliards de FCFA en 2017, contre 1615 milliards de FCFA en 2016. Pour l’exercice 2018, à la fin du mois de novembre, 1719 milliards de FCFA avaient déjà été mobilisés, soit 90% de l’objectif annuel fixé à 1912 milliards de FCFA. Le mois de décembre en cours permettra à coup sûr d’atteindre, voire de dépasser cet objectif. En ce qui concerne la dette, un effort considérable de ralentissement du rythme d’emprunt a été observé. C’est ainsi que le plafond des emprunts concessionnels et non concessionnels fixé à 650 milliards de FCFA pour 2017 et 2018, a été à chaque fois respecté. Par ailleurs, les engagements du Gouvernement en termes de remboursement de la dette extérieure et intérieure ont été honorés. C’est ainsi qu’en 2017, sur une prévision de remboursement de 727 milliards de FCFA, les paiements effectifs se sont situés à 761 milliards de FCFA, avec un léger dépassement pour ce qui est du paiement de la dette intérieure. Sur les 1056 milliards de FCFA prévus au terme de l’année 2018, 1040 milliards ont déjà été remboursés. Toutes ces performances renseignent à suffisance sur la viabilité de la dette du Cameroun, que ce soit à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Au plan monétaire, le Gouvernement a poursuivi la mise en oeuvre des politiques définies dans le cadre de la convergence communautaire pour la stabilisation et le redressement des réserves par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale. Ces mesures se sont traduites par une augmentation de nos avoirs extérieurs nets de 15,5%, pour se situer à 1 milliard 970 millions de FCFA. S’agissant des réformes structurelles et institutionnelles, deux importantes lois ont été adoptées en ce qui concerne la gestion des entreprises publiques et établissements publics. Il s’agit des lois n°2017/010 et n°2017/011 du 12 juillet 2017 qui viennent contribuer à l’amélioration de la gouvernance dans les ...
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