Création d'emplois: trois secteurs-clés identifiés
- Par Jean Marie NZEKOUE
- 31 janv. 2019 12:05
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De l’économie numérique à l’agriculture de deuxième génération en en passant par l’industrialisation, il existe de nombreux créneaux porteurs.
La création d’emplois et la relance économique sont au centre des préoccupations du gouvernement. Le président de la République, Paul Biya, l’a encore rappelé dans la communication spéciale délivrée lors du Conseil des ministres du 16 janvier dernier. Si ‘l’on s’en tient aux objectifs assignés, l’année 2019 pourrait marquer un tournant dans la lutte contre le chômage. Mais pour qu’une telle perspective soit réalisable, il faut explorer méthodiquement les gisements potentiels d’emplois. Trois secteurs-clés ont été identifiés : l’économie numérique, l’industrialisation et l’agriculture de seconde génération.
Economie numérique
Selon une récente étude, le secteur de l’économie numérique est actuellement l’un de ceux qui offrent le plus d’opportunités en termes de création d’emplois. Les prévisions les plus optimistes tablent sur une marge de 20 000 à 50 000 emplois dès 2020. A moyen ou à long terme, les perspectives sont encore plus favorables compte tenu du fait que les TIC ont déjà contribué à la création de près de 500 000 emplois indirects, principalement dans le secteur de la téléphonie mobile au cours des cinq dernières années. Un effet boule de neige qui peut s’expliquer par le foisonnement constaté au niveau services générés par l’économie numérique qui offre un champ de possibilités infinies. Sa particularité tient au fait qu’elle donne libre cours à la créativité et à l’inventivité. Grâce aux multiples possibilités qu’offre Internet, un jeune peut, depuis son ordinateur, investir des plateformes d’échanges en ligne pour mener plusieurs activités lucratives : commerce, marketing, distribution vidéo, design, conseil juridique, développement d’applications, etc. Après avoir raté la révolution industrielle, les Camerounais ont là un véritable trésor qui ne demande qu’à être exploité à bon escient. C’est pourquoi l’économie numérique est considérée comme un boulevard pour la croissance et un énorme débouché pour les chercheurs d’emplois. Très sensible au problème récurrent du chômage, Paul Biya entend faire de l’économie numérique « un véritable accélérateur de croissance, en plus d’être une véritable niche d’emplois nouveaux pour la jeunesse ». Parti de très bas, le Cameroun rattrape progressivement son retard dans le domaine des TIC. A la suite d’initiatives privées à l’instar de Silicon Mountain de Buéa, le gouvernement à travers le Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation, envisage la création de la Cameroon Silicon River qui sera un vivier et un lieu de référence pour les développeurs, les concepteurs et autres professionnels du numérique. Cette annonce suscite d’autant plus d’intérêt et d’espoir que le Cameroun fait partie désormais du Top 10 africain du classement 2018 de la CNUCED basé sur l’indice du commerce électronique. Le développement de l’économie numérique se heurte néanmoins à des multiples insuffisances tant au niveau des infrastructures qu’à celui de la formation et de l’accompagnement matériel des développeurs. Des nombreuses opportunités à saisir existent notamment à travers le partenariat public-privé.
Industrialisation et émergence
Pays à vocation agricole, le Cameroun ne saurait se complaire éternellement dans un système de production archaïque reposant exclusivement sur l’exploitation des matières premières. L’option prise par le gouvernement qui privilégie désormais l’industrialisation à la fois comme levier de croissance et producteur des richesses marque un tournant dans la stratégie mise en place pour atteindre l’émergence. Loin de faire concurrence au secteur primaire, l’industrie joue plutôt un rôle complémentaire. Le Cameroun peut ainsi tirer profit des atouts dont il dispose pour s’industrialiser dans des créneaux porteurs (bois, bauxite, pétrole, cacao, café, coton…), la priorité étant la transformation des produits du sol et du sous-sol exportés jusqu’ici à l’état brut. A l’instar de la Malaisie, de l’Indonésie et d’autres pays tropicaux d’Asie, le Cameroun pourrait aussi valoriser une bonne partie de ses productions agricole et minière. Les rentrées de devises seraient par exemple plus importantes si on exportait du chocolat et d’autres produits dérivés à la place du cacao, du café instantané à la place des cerises, des pneumatiques à la place du caoutchouc, des meubles à la place du bois brut, des tissus à la place du coton, etc. c’est un travail de longue haleine mais ce n’est pas une mission impossible. Il n’y a qu’à rappeler que le Cameroun était dans les années 70 un grand producteur ...
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