Une contribution à accompagner

Certains événements malheureux survenus récemment ont laissé croire en l’existence d’un fossé presqu’infranchissable entre le gouvernement et une bonne partie de nos compatriotes vivant à l’étranger. Du fait sans doute de l’éloignement géographique ou de l’absence d’une vision commune sur quelques préoccupations d’intérêt national, on a eu comme l’impression qu’il y avait une sorte de divorce entre la mère-patrie et certains de ses enfants dispersés aux quatre coins du monde. En dépit de quelques incompréhensions, le grand dialogue national en préparation vient apporter un cinglant démenti à une prétendue rupture consommée. 
La preuve : les Camerounais de la diaspora figurent en bonne place parmi les interlocuteurs conviés à cette large concertation où on va débattre en long et en large les enjeux et les défis de notre vivre-ensemble. L’objectif final étant la restauration de la concorde nationale et le renforcement du sentiment d’appartenance à une même communauté de destins.
Certes, des points de divergence ne manquent pas entre le Cameroun et sa diaspora, , notamment en ce qui concerne les questions  de double nationalité, d’accès à la propriété foncière et d’autres obstacles à l’investissement. Toujours est-il qu’il subsiste une volonté commune de maintien du fil du dialogue afin d’éviter toute rupture brutale aux conséquences incalculables. Dans tous les pays du monde, notamment en Afrique, la diaspora, par ses multiples contributions, constitue l’un des leviers essentiels de création des richesses à travers l’investissement productif. Selon une récente étude, les Africains de la diaspora ont transféré plus de 65 milliards de dollars de fonds vers leurs pays d’origine en 2017, avec dans le peloton de tête le Nigeria (24,3 milliards), le Ghana (3,8 milliards) et le Kenya (2,7 milliards), le Sénégal (2,2 milliards) et le Zimbabwe (1,9 milliard). 
Le Cameroun n’échappe pas à cette dynamique universelle. Même Si on a eu à déplorer des écarts de comportement de certaines brebis galeuses, la diaspora camerounaise dans sa grande majorité est très engagée dans l’effort de développement du pays. En 2016, les fonds transférés de l’étranger ont culminé à 1,2 milliard de dollars, soit environ 585 milliards de francs CFA. Selon certaines estimations, ce chiffre représentait près de 33% du budget d’investissement public (BIP) de cette année-là. Il s’agit là d’une véritable manne financière à bien canaliser en ces temps de vaches maigres. C’est dans cette perspective que Yaoundé a accueilli en juin 2017 le tout premier forum de la diaspora camerounaise (Fodias). Avec comme principal objectif la « création d’une plate-forme de promotion et de renforcement des actions des Camerounais de l’étranger en faveur du développement du pays. » Lors de ces assises, les participants avaient clairement affiché leur volonté d’investir dans des domaines de la santé, de l’éducation, de l’immobilier, des finances, de la formation, des technologie...

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