Grand dialogue national : le ton est donné

Après la cérémonie de lancement très courue hier présidée par le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, les débats rentrent dans le vif du sujet.

Sur les hauteurs de la colline de Nkolnyada en cette matinée du lundi 30 septembre 2019, des policiers et gendarmes jalonnent la voie qui mène au Palais des Congrès. Ils tentent tant bien que mal de réguler la circulation sérieusement perturbée. Chacun des participants ou invités au Grand dialogue national (Gdn) se hâte comme il peut pour arriver à temps. Pare-chocs contre pare-chocs, les véhicules en file indienne arpentent cette montée abrupte qui conduit à cette immense bâtisse, retenue pour abriter les assises. Sur l’esplanade et dans le hall de ce lieu mythique, c’est une véritable marée humaine qui se déploie. Il est 10h et il est presque impossible de se trouver encore une place assise dans les deux compartiments de la grande salle où a lieu la cérémonie d’ouverture solennelle. La séance s’annonce très courue. Les prévisions des organisateurs sont largement dépassées en termes de places assises, en dépit de quelques réajustements.
Les profils des invités et des participants sont diversifiés. A côté des anonymes, les grands corps de l’Etat sont en bonne place. Le gouvernement est au grand complet. Le corps diplomatique accrédité à Yaoundé également. Des figures du landernau politique n’ont pas manqué à cette grand’messe. On peut apercevoir les hommes politiques Ni John Fru Ndi, Akere Muna, Cabral Libii Li Ngué, Dakolé Daïssala, Garga Haman Adji… Des ténors de la société civile tels que Félix Agbor Balla ont fait le déplacement. Une bonne brochette de dignitaires religieux dont le cardinal Christian Tumi, les archevêques de Yaoundé, de Douala et de Bamenda occupent les premières loges. Des dignitaires traditionnels comme le sultan roi des Bamouns, Ibrahim Mbombo Njoya, Chief Victor Mukete, Sa Majesté Aboubakary Abdoulaye, le lamido de Rey-Bouba, sont les témoins privilégiés de cette page de l’histoire du Cameroun qui s’écrit sur cette colline de Yaoundé. La diaspora camerounaise n’était pas en reste. Aperçus dans la salle, quelques noms célèbres, comme l’écrivaine Calixte Beyala venue de France ou l’enseignant de droit et homme politique, le Pr Carlson Anyangwe, en provenance d’Afrique australe. 
C’est dans cette salle archicomble que le Premier ministre, chef du gouvernement fait son entrée à 10h30. Il trouve déjà installés sur le podium, le coordonnateur du secrétariat technique du GDN, le ministre Félix Mbayu et Gilbert Tsimi Evouna, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé. Le rituel d’ouverture est marqué par une prière interreligieuse. Puis, l’assistance suspendue aux lèvres du maître de cérémonie, découvre la première surprise. L’hymne national est chanté en anglais par un groupe de 30 ex-combattants déradicalisés. « O Cameroon, Thou Cradle of our Fathers », exécuté avec maestria, sous l’ovation de l’auditoire. 
 La surprise des ex-combattants
Dans une intervention qui a plongé toute la salle dans l’émotion, le représentant des ex-combattants se présente comme un véritable mendiant de la paix. Pour Yannick Kawah Kawah, la paix telle que contenue dans la devise du Cameroun n’a pas de prix. « Sans la paix, pas de développement, pas d’école, pas de marché, pas d’économie », fait-il savoir. Avant de poursuivre : « C’est le moment de faire la paix, de nous aimer et d’exprimer notre amour pour les uns et les autres. » Pour résoudre cette crise, estime-t-il, « il faut combattre la marginalisati...

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