Crise libyenne : le médiateur jette l’éponge

C’est en arabe que Ghassan Salamé, le médiateur des Nations Unies pour la Libye a tweeté pour annoncer qu’il se déchargeait de sa responsabilité. Il a évoqué le stress qui a des effets sur sa santé. Mais beaucoup soutiennent qu’au fond, il s’estimait mal soutenu par les poids lourds internationaux qui interfèrent dans la crise libyenne. A cela s’ajoutent cynisme, pression et finalement, agacement. 
Ghassan Salamé avait pourtant un bon profil pour la tâche. Son premier atout était sa bonne volonté.  Des sources crédibles soutiennent que ses missions étaient souvent torpillées de l’intérieur de la Libye, mais aussi de l’extérieur, y compris par l’ONU qui l’avait désigné. « Un gâchis, s’attriste une source interne à l’ONU. Qu’on comprenne bien : il ne s’agit pas d’un échec personnel mais de la faillite de l’organisation onusienne, des Etats membres et des Libyens eux-mêmes. ».  Quand il prend ses fonctions en 2017, c’est presque l’impasse politico-militaire en Libye. La fracture est béante entre Fayez Sarraj qui contrôle la capitale et son frère ennemi, le maréchal Khalifa Haftar installé à l’Est et déterminé à arracher le pouvoir. Ghassan Salamé inspire espoir et se donne physiquement.
Ces deux dernières semaines ont été particulièrement pénibles pour lui. Récemment, le diplomate libanais estimait à Genève que sa mission en Libye « était difficile, mais possible ». Et puis tout est allé très vite. Vendredi dernier, il s’est quasim...