MASA 2020 : Agathe Djokam fait son deuil

Le 9 mars dernier, la danseuse et chorégraphe camerounaise a dévoilé « A qui le tour ? », un travail personnel sur la perte d’un être cher.

« A la mémoire d’Alima, ma grande sœur, et de mon papa chéri ». Le spectacle d’Agathe Djokam, présenté le 9 mars dernier, aurait pu s’intituler ainsi. Car avant toutes choses, il est un hommage vibrant, puissant et douloureux à ses deux proches partis trop tôt. Par ce projet chorégraphique, l’artiste transcende cette peur de l’inconnu, de ce que sera demain sans l’être aimé. Son combat pour reconquérir sa force intérieure, elle le partage avec les autres dans sa création « A qui le tour ? ». Le questionnement est vaste, en ce sens que chaque individu a sa manière particulière d’accepter la perte, d’affronter la peine. La mort reste une affaire commune à tous. Alors, le travail d’Agathe Djokam s’oblige à une interactivité avec les visiteurs de sa pensée. Un parfum de deuil monte dans la Salle Kodjo Eboucle du palais de la Culture-Treichville ce lundi soir. Le sentez-vous ? Il envahit le corps et l’esprit. 
Sur une scène obscure mais traversée d’un filet de lumière blanche (tantôt horizontal, tantôt oblique), une forme mobile, vêtue de noir, tête recouverte d’un voile tout aussi sombre, se torture. Elle saute à la corde à l’infini, le souffle de plus en plus haletant. Elle se frappe la poitrine côté cœur si fort qu’elle pourrait l’en extirper. Elle n’est ni femme, ni homme. Juste une créature cherchant à expier sa souffrance. Main tendue, Agathe Djokam recherche un appui, une épaule sur laquelle pleurer. L’assistance s’en rend vite compte, elle accompagne la danseuse-chorégraphe dans ce processus de deuil, trop lourd pour de frêles épaules. Dans un silence réparateur, le public la regarde se recouvrir de cendre, puis accepte les arachides qu’elle distr...

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