« Nous sommes le bras séculier de la protection civile »
- Par Jean Francis
- 18 mai 2020 10:16
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Général de brigade Mahamat Ahmed Kotoko, commandant le Corps national de Sapeurs-pompiers.
Le Corps national de sapeurs-pompiers est parfois regardé comme un corps à part au sein des forces de défense. Quelles sont vos missions ?
Le Corps national de sapeurs-pompiers (CNSP) est la structure centrale responsable de la Protection civile et des situations d’urgence au Cameroun, qu’il s’agisse des accidents de la vie courante ou des catastrophes majeures. La lutte contre les incendies et les feux de forêt ; la protection des biens, des personnes et de l’environnement ; le sauvetage et les déblaiements ; le sauvetage en milieu aquatique et subaquatique ; les secours d’urgence aux personnes victimes d’accidents, de sinistre ou de catastrophes, et de leur évacuation vers les centres spécialisés et l’information et l’alerte des populations et le soutien aux populations sinistrées en cas de catastrophes. Leur action demeure tributaire de celle d’autres acteurs que le grand public a tendance à oublier. Pour permettre aux pompiers puissent d’intervenir efficacement, il faudrait, qu’ils soient, entre autres choses : le numéro d’urgence pour joindre une unité de sapeurs-pompiers est le 118.
Quels sont les défis auxquels vous êtes appelés à faire face aujourd’hui ?
Très modestement, je peux vous dire que, malgré les difficultés, mes hommes et moi mettons un point d’honneur à faire émerger collectivement huit défis à relever : (1) affirmer nos missions de secours d’urgence comme une valeur ajoutée de service public, (2) poursuivre notre maillage opérationnel du territoire pour une meilleure proximité avec les populations, (3) préparer notre réponse aux nouvelles menaces (terrorisme, accidents industriels…), (4) innover, notamment en matière de mutualisation interservices (avec la DPC/MINAT, les forces de Défense et de Sécurité, les administrations civiles…), (5) intensifier nos actions de sensibilisation du public, (6) élargir le champ de nos divers partenariats avec les autres structures des pays amis, (7) favoriser la montée en gamme de la gente féminine dans ce milieu socio-professionnel structuré au masculin depuis la nuit des temps, (8) parvenir à mettre sur pied un corps de sapeurs-pompiers volontaires et un diplôme pour jeunes sapeurs-pompiers.
Les autres difficultés se rapportent : à la faiblesse de nos effectifs par rapport à l’immensité du territoire à couvrir. Le ratio est actuellement de 1 sapeur-pompier pour 20 000 habitants, alors que l’idéal aurait été de 1/200. Il existe donc des zones non couvertes par les services des sapeurs-pompiers ce qui augmente notablement les distances et les délais d’intervention dus aux élongations ; à l’état de nos matériels majeurs qui sont sollicités 24h/24. Conséquence de quoi, ils atteignent prématurément leur potentiel.
Quels sont vos rapports avec la direction de la Protection civile du ministère de l’Administration territoriale ?
Le Corps national de Sapeurs-pompiers, il faut le savoir, est une formation militaire interarmées, c’est-à-dire, intégrant les personnels des trois armées traditionnelles (Terre-Air-Mer) et de la Gendarmerie (TAM+G). Si, depuis sa réorganisation par décret N°86/286 du 05 avril 1986, il demeure toujours placé sous l’autorité directe du MINDEF, il faut noter qu’il est essentiellement mis « pour emploi, à la disposition » du MINAT, c’est-à-dire, à la disposition des autorités administratives et des collectivités territoriales décentralisées. Parallèlement, dans le cadre des missions qui lui sont dévolues, le CNSP agit aussi au profit des autres départements ministériels qui sont susceptibles de mettre à sa disposition des personnels et des moyens particuliers conformément au décret de création. On peut donc dire que le CNSP est le bras séculier de la Direction de la Protection civile du MINAT. C’est à ce titre que les textes fondateurs stipulent que les ressources financières du CNSP sont inscrites aux budgets du ministère de la Défense, du ministère de l’Administration territoriale, du ministère de l’Urbanisme et du développement urbain et des Collectivités territoriales décentralisées. Malheureusement, seul le MINDEF met la main dans le portefeuille pour le foncti...
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