« La loi actuelle concerne la statistique officielle »

Joseph Tedou, directeur général de l’Institut national de la statistique.

M. le Directeur général, le 20 juillet dernier, le président de la République a promulgué la loi régissant l’activité statistique au Cameroun. Les textes antérieurs datent de plus de 20 ans. Qu’est-ce qui change fondamentalement ?
Par rapport à l’environnement national et international, elle était devenue obsolète. Au plan national, elle n’intégrait pas les exigences liées au régime financier de l’Etat basé sur la gestion axée sur les résultats-performances des administrations publiques ; de même, elle ne traitait pas de manière précise la question liée à la coordination de l’activité  statistique. Par ailleurs, il convient de relever que l’environnement institutionnel s’est enrichi de plusieurs structures à savoir la création du Bureau central des recensements et des études des populations (BUCREP) en octobre 1999, de l’Institut national de la statistique (INS) en avril 2001, et du Bureau national de l’état civil (BUNEC) en mai 2011. 
Au plan international, l’adhésion du Cameroun aux principes fondamentaux de la statistique officielle adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies (Avril 1994), et à la Charte africaine de la statistique (CAS) adoptée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (février 2009), méritaient que le gouvernement puisse traduire ces engagement internationaux dans ses propres textes. Comme celle de 1991, la loi actuelle concerne la statistique officielle, autrement-dit, l’activité statistique des administrations et des organismes publics et parapublics. Cependant,  elle n’exclut pas que le gouvernement puisse faire appel au secteur privé ou à la société civile, sous certaines conditions.
Dans tous les textes régissant cette activité, il est fait mention d’un visa préalable pour la collecte des données. A quoi sert-il? 
Suivant les dispositions de la loi, l’information statistique doit être accessible à tous. Elle doit donc être  élaborée et diffusée de manière à en faciliter l’accès et une plus grande appropriation par les utilisateurs potentiels. Dans ce contexte, il est logique de ne plus laisser la politique statistique entre les seules mains des producteurs des données. Il est tout aussi important de mettre des garde-fous pour assurer aux utilisateurs des statistiques officielles de bonne qualité ; d’où la nécessité d’un visa préalable qui permettra d’une part  d’assurer la production d’informations statistiques de bonne qualité selon les principes de la Charte africaine de la statistique et, d’autre part, de mettre les répondants (personne physique ou morale) en confiance.
Des personnes, tant morales que physiques, refusent très souvent de répondre aux questions des collecteurs et autres enquêteurs. Comment vous-y prenez-vous pour y accéder ?
Partant du fait que les statistiques officielles sont un bien public, toute personne physique ou morale est appelée à contribuer à sa production ; puisque l’accès gratuit est par ailleurs garanti pour tous les usagers. Il s’agit pour cette personne de répondre avec exactitude et dans les délais comme stipulé dans la loi. Avant d’appliquer les sanctions prévues dans les cas de refus, une campagne de sensibilisation et de communication sur les objectifs poursuivis est menée en vue d’emporter l’adhésion volontaire des répondants cibles ; surtout que toutes les informations concernant leur vie privée sont tenues secrètes et protégées par la même loi. En outre, ils ne seront jamais inquiétés par le fait d’avoir donné des informations sur leurs conditions de vie ou sur leurs affaires. En somme, les données collectées ne sauraient être utilisées à des fins de poursuites pénales ou fiscales.
Quid  de la vérification des données? 
Le renforcement de la cr&eacu...

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