Delphine Tsanga : la nation reconnaissante

Messebe, samedi 22 août. Dans ce village de l’arrondissement de Mbankomo, département de la Mefou-et-Akono, région du Centre, le ciel nuageux est transpercé par quelques rayons de soleil. Des cris de douleur déchirent le silence digne d’un cimetière qui habite la grande cour calme. Il est quasiment 16 h lorsque la dépouille de la ministre plénipotentiaire et membre du Conseil électoral, Delphine Tsanga, est portée en terre. Dans l’intimité absolue des membres de sa famille éplorés. En cette circonstance particulièrement douloureuse, la pionnière de luttes pour les droits de la femme au Cameroun est élevée à titre posthume à la dignité de Grand officier de l’ordre national de la valeur, par le gouverneur de la région du Centre, Naseri Paul Bea, représentant personnel du chef de l’Etat. 
Pour témoigner de l’illustre disparue, femme multidimensionnelle, les qualificatifs auront été légion. Travailleuse dévouée et tenace. Discrète et rigoureuse. Style sobre et une finesse dans les choix, quels qu’ils soient, Delphine Tsanga avait une forte capacité à mobiliser. Telles sont les qualités que lui ont reconnues ses principaux collaborateurs. Dans sa lettre de condoléances adressée à la famille de la défunte et dévoilée par le préfet de la Mefou-et-Akono, Antoinette Zongo, le chef de l’Etat salue la référence qu’elle aura été à plus d’un titre, pour la femme africaine en général et camerounaise en particulier. Notamment pour avoir été la toute première femme à occuper le rang de ministre ou de député. 
Ses collègues du Conseil électoral d’Elections Cameroon, par la voix du président, lui ont rendu le même hommage. Pour Enow Abrams Egbe, Delphine Tsanga était « une intellectuelle disciplin...