Paul Biya : le catalyseur
- Par Jean Francis
- 06 nov. 2020 09:32
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Au cours de ses 38 ans à la tête de l’Etat, le président de la République a toujours su donner l’impulsion d’une gouvernance participative.
L’année 2021 qui pointe déjà à l’horizon sera à marquer d’une pierre blanche dans l’accélération du processus de décentralisation implémentée depuis le 1er janvier 2010 à l’initiative du président de la République. Conseils régionaux, statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, nouvelles compétences et plus de ressources aux collectivités territoriales décentralisées, pour ne citer que ces cas, vont venir donner une autre impulsion à la décentralisation au Cameroun. Pourtant lorsque furent promulguées le 22 juillet 2004 les lois d’orientation de la décentralisation, celle fixant les règles applicables aux communes et la loi fixant les règles applicables aux régions, ce à la suite de la modification constitutionnelle du 18 janvier 1996 faisant du Cameroun, un Etat unitaire décentralisée, très peu croyaient en une démarche qui se voulait pourtant simple de la part de Paul Biya : donner plus de prérogatives à ses compatriotes afin de les impliquer davantage dans la gestion de leurs affaires locales.
Mais il convient de relever que la détermination du président de la République s’est d’abord manifestée dans la mise sur pied du cadre institutionnel devant permettre une implémentation efficace de la nouvelle réforme. C’est ainsi que des structures comme le Conseil national de la Décentralisation (CND), contenues dans le cadre organique de 2004, furent mises sur pied dès janvier 2008. Lorsque les premiers transferts de compétences et de ressources furent opérés dès le 1er janvier 2010, la charpente institutionnelle n’était véritablement pas encore constituée. On pouvait dès lors comprendre les nombreuses pesanteurs, parfois internes, qui allaient freiner l’évolution du processus. De nombreux maillons de l’Etat central semblaient ne pas accepter cette idée de les voir « dépouiller » de certaines de leurs prérogatives en faveur des collectivités territoriales décentralisées, les communes en l’occurrence. Mais il en fallait plus pour entamer la détermination du président de la République dans sa volonté, non seulement de s’arrimer aux dispositions de la Loi fondamentale, mais aussi de répondre aux aspirations de ses compatriotes d’être mieux impliqués dans la gestion de leurs affaires locales.
Dans cette volonté de conduire le processus jusqu’à son terme, l’on assiste à la naissance en 2013 de l’une des institutions phares prévues par la Constitution de 1996 : le Sénat. Outre son rôle législatif, il est également chargé de représenter les collectivités territoriales décentralisées. Mais il faut dire que le président de la République, plus que jamais réceptif aux préoccupations de ses compatriotes, et conscient de ce que l’évolution du processus tarde à produire les résultats escomptés, ne cesse de manifester sa résolution à franchir un autre cap. L’année 2018 sera déterminante en la matière. Elle commence le 2 mars par la création d’un département ministériel entièrement dédié à la décentralisation. Pour ceux qui en doutaient encore, ils ont là, la preuve formelle de ce que cette réforme occupe une place importante dans l’agenda politique du chef de l’Etat. Dans sa profession de foi lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, il s’engage « à assurer la mise en œuvre continue de la décentralisation dans un Cameroun uni et indivisible ». Lors de son discours d’investiture à l’Assemblée nationale le 6 novembre 2018, il se fera plus clair dans sa réponse aux aspirations des Camerounais : « Dans les meilleurs délais possibles, des mesures seront prises pour élargir le champ de compétences des collectivités territoriales décentralisées afin de leur donner les moyens d’une plus grande autonomie ». L’objectif affiché par Paul Biya est clair : réduire au maximum « frustrations et insatisfactions » qui ont pu laisser sur la touche, de nombreux Camerounais et particulièrement des jeunes qui deviennent ainsi des proies faciles à des actes répréhensibles en tous genres. Les premiers signes de cette détermination apparaissent dès l’année 2019. Dans le prolongement des assises du Grand dialogue national, une session extraordinaire du Parlement se tient dès le 15 décembre 2019. Comme le veulent les usages, un seul sujet est inscrit à l&rs...
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