L’anniversaire de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême coïncide cette année avec des pas décisifs vers le parachèvement du processus.
C’est un 6 novembre bien particulier que le président de la République et ses millions de sympathisants célèbrent cette année. Et pour cause, 2020 c’est non seulement l’année du Covid-19. Cette maladie sortie de nulle part, qui a bouleversé tout. Les habitudes, les pratiques du quotidien, et donc forcément les célébrations. Et comme pour le 35e anniversaire du Rassemblement démocratique du Peuple camerounais, le 24 mars dernier, il n’y aura donc pas de grand rassemblement pour célébrer l’homme qui gouverne le Cameroun depuis cet historique 6 novembre 1982.
Pourtant, ce ne sont pas ces restrictions de mouvements et de rassemblements qui vont enlever son éclat à la reconnaissance de l’œuvre accomplie depuis 38 ans à la tête de l’Etat, par un homme qu’on n’avait pas forcément vu venir, mais qui par la force du destin, puis par sa propre empreinte, a su marquer son passage. Avec notamment, une idée de la démocratie, qui a permis au Cameroun, d’éviter les tempêtes observées ailleurs, lorsqu’a soufflé le vent d’ouverture sur les jeunes Républiques africaines, il y a une trentaine d’années. Paul Biya a donné la liberté d’expression et d’opinion. Il s’est surtout évertué à partager la gestion des affaires publiques avec le maximum de fils et filles de ce pays, indépendamment de leur origine géographique, ethnique, religieuse ou politique.
C’est cette idée maîtresse qui fonde aujourd’hui sa perception de la forme de l’Etat. Convaincu que le Cameroun ira plus vite vers la prospérité en revêtant les habits d’un Etat unitaire décentralisé, le président de la République a posé progressivement, et avec méthode, les pierres de l’édifice. Son esprit d’ouverture l’a amené à tendre une oreille attentive aux opinions contraires, qui voient la panacée plutôt dans une configuration différente. On parle de retour au fédéralisme par-ci, de sécession par-là. Mais l’homme du 6 novembre n’a pas été rassuré – il en a le droit - par ces options. Il est donc resté sur ses convictions, confortées par l’héritage des pères fondateurs de notre République.
Bref, pour Paul Biya, ce sera la décentralisation, dont le modèle parachevé devrait bientôt se matérialiser par une réelle emprise des citoyens sur la gestion des affaires publiques. Une étape décisive sera franchie dans quelques semaines, au crépuscule de cette année 2020, avec la fin du processus de mise en place des Conseils régionaux. L’élection du 6 décembre prochain doit en effet marquer un pas important dans le processus d’accélération de la décentralisation, processus engagé depuis la constitution de 1996. Une loi fondamentale, dont les dispositions ont été renforcées par la loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées, fraîchement promulguée pour donner à la décentralisation camerounaise, cette touche si spéciale.
Il y aura donc, la Région, avec ses Conseils régionaux où des représentants de dépa...
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