Débits de boissons : sécurité à deux vitesses

Les souvenirs de l’explosion d’une bombe artisanale dans un snack-bar au quartier Nsam restent encore bien vivaces dans la mémoire du tenancier. A tel point qu’il éprouve des difficultés à en reparler. Désormais, une barrière en fer entoure ce lieu de détente, avec une seule entrée qui permet de filtrer les arrivées et les sorties. Un vigile y est installé, et dévisage d’un regard menaçant, tous ceux qui en franchissent le seuil. Si ce dispositif de sécurité existe désormais à cet endroit, les autres snack-bars situés le long de cette rue, semblent n’en avoir cure. Aucune mesure particulière, même à titre dissuasif. 
Dans cet autre snack-bar situé au rond-point Nlongkak, le scénario était similaire le 13 novembre dernier. Les enceintes acoustiques poussent les décibels, au rythme des mélodies afro-américaines. Ici, la clientèle, jeunes majoritairement, conjuguent le verbe boire et fumer (la chicha) au présent de l’indicatif, à toutes les personnes. Même pas l’ombre d’un vigile. Chacun peut donc y accéder comme il le souhaite. L’unique interlocuteur baraqué qui accueille les clients n’a qu’une formule au bout des lèvres : « Bienvenue monsieur ! Que puis-je faire pour vous ? Êtes-vous tout seul ? Eh bien venez que je vous installe », lance-t-il. Une fois le « client » installé, celui qui passera plus tard pour être le manager poursuivra sereinement sa tâche. Dans cet espace, même les clients disent ne pas être informés de la mesure prise par le gouverneur de la région du Centre, relative à l’intensification des fouilles et l’interdiction d’accès aux débits de boissons de toute personne porteuse d’un sac ou d’un colis suspect. « Je ne suis pas informé de cette mesure », avance Germaine Toukam, l’une des clientes. 
Dans un autre débit de boissons situé à proximité d’une station-service toujours au rond-point Nlongkak, le dispositif sécuritaire est bien visible. Des vigiles munis d’un ...