« Les opérations de fusion acquisition sont nombreuses »

Willy Delort Heubot, directeur général adjoint Financia Africa.

Quelles appréciations faites-vous des premiers pas de la fusion-acquisition au Cameroun ? 
Dans l’environnement camerounais, les secteurs financiers devraient être les plus éligibles parce qu'ils sont contraints à des tailles règlementées, notamment en termes de fonds propres. C'est le cas pour le secteur bancaire ou encore celui des assurances. Il y a quatre ans, la Conférence interafricaine des marchés d'assurance décidait du relèvement du capital social des compagnies d'assurances qui passerait de 1 à 5 milliards de F. L'objectif de telles décisions, c'est d'inciter une consolidation des acteurs, et réduire les disparités d'un secteur hétéroclite, qui voit coexister des petites compagnies à capitaux familiaux, fragilisées par des fonds propres limités, et des mastodontes régionaux largement capitalisés. En 2009, la Commission bancaire de l'Afrique centrale (Cobac) relevait le capital social minimum des banques de la zone Cemac de 5 à 10 milliards de F pour les mêmes raisons. Quand on y regarde de près, la structure économique de nos entreprises ne prédispose pas leurs dirigeants à effectuer de telles opérations, même quand elles semblent y être contraintes, du fait d'une tendance clairement conservatrice des entrepreneurs camerounais. 
Quelles sont les contraintes auxquelles peut se heurter une telle opération ?
Lors d’une fusion, les changements prévisibles sont nombreux et submergent les organisations comme les individus. C’est pourquoi les dirigeants qui sont à l’origine de l’opération ont besoin de tous leurs moyens et en priorité des cadres-clés qui font les résultats et génèrent les profits. Il est donc essentiel que ceux-ci restent dans l’entreprise, mais surtout participent et adhèrent pleinement au processus d’intégration qui se met progressivement en place. Fusionner deux entreprises ne consiste pas seulement à additionner leurs agrégats financiers, ou encore leurs parts de marché, mais surtout à réunir des hommes, des méthodes de travail et des cultures. C’est seulement à cette condition que l’opération peut être créatrice de valeurs à la fois pour les salariés et pour les actionnaires. Ainsi, toute opération visant à rapprocher les personnels de deux entreprises jusqu’alors indépendantes comporte des risques qui ne peuvent être ignorés des équipes di...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie