L’urgence d’un plan de redressement pour l’Afrique

Les prédictions apocalyptiques  sur les conséquences  de la pandémie de coronavirus  sur l’Afrique ne se sont pas réalisées. Mais sur le plan économique, la crise sanitaire  est en passe d’annihiler plusieurs années de progrès du continent. Le constat a été pertinemment relevé par les « 32 Grandes signatures » de cette contribution tribunitienne : « En l’espace d’un an, la pandémie a donné un coup d’arrêt à un quart de siècle de croissance économique continue en Afrique, perturbé les chaînes de valeur et entraîné un accroissement sans précédent des inégalités et de la pauvreté ». La Banque mondiale avait déjà fait ce diagnostic il y a quelques mois en soulignant que « la pandémie a mis en danger une décennie de progrès économique durement acquis ». Mais toute nouvelle crise charriant de nouvelles opportunités, le Covid-19 se présente aussi comme une occasion pour les Africains et leurs partenaires de repenser le développement de l’Afrique. Mais comment redresser un continent éprouvé de toutes parts et dont une bonne partie avait bâti sa prospérité sur l’exportation des matières premières ? C’est clair, l’Afrique atteindra difficilement la terre promise de la prospérité si tous ses efforts restent plombés par le cercle vicieux de la dette.
Le Président Paul Biya et les co-signataires ont proposé quelques pistes : la nécessité de la mise en place d’un nouveau cadre, « d’un New Deal ambitieux et audacieux ».  Dans ce nouveau credo qui doit sortir le continent noir de l’ornière, Paul Biya, Emmanuel Macron, Mohammadu Buhari, Cyril Ramaphosa, Macky Sall et les autres signataires pensent que « l’Afrique a tout ce qui est nécessaire pour surmonter la crise pandémique et conduire le monde vers un nouveau cycle de croissance durable ». Leur propos n’est pas excessif. L’Afrique est parmi les continents dont la population est essentiellement jeune : un atout indéniable et un avantage comparatif. Avec la révolution numérique, ces jeunes  ont des têtes pleines d’idées et d’innovations qui ne demandent qu’à être soutenues et accompagnées. Deuxième atout : le sol et le sous-sol africains sont gâtés en ressources naturelles. Mais avec la fin du « success story » des matières premières, il faut transformer et exporter des produits finis pour inverser la balance commerciale qui reste dans la plupart des cas chroniquement déficitaire.  En réalité, l’Afrique doit amorcer sa transition industrielle, l’une des voies sûres de son développement. Elle vient fort heureusement de poser les jalons pour la mise en place de son marché commun : la Zone de Libre-échange continentale africaine (Zleca), «un  projet d’intégration continentale éminemment ambitieux » qui ne demande qu’à être opérationnel. 
Pour réussir ce  « New Deal pour l’Afrique », les dirigeants africains doivent avoir un dialogue franc avec leurs partenaires. Le moment n’est-il pas venu de revoir les principes du « Consensus de Washington » qui ont imposé libération, déréglementation et privation tous azimuts ? Les signataires ont abordé cette problématique  en ces termes: « Les institutions qui ont servi de fondement à la solidarité internationale depuis des décennies atteignent aujourd’hui leurs limites. Elles ont été affaiblies par des divergences économiques majeures, dont aucune mesure d’urgenc...

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