« Un regard universel sur le jazz »

Samuel Nja Kwa, auteur.

« Jazz On My Mind » est votre quatrième livre. Quelle est sa différence avec le deuxième, intitulé « Route du Jazz » ?
La différence est simple. « Route du Jazz », c’est musique et esclavage. « Jazz On My Mind », c’est un regard plus universel que j’ai sur ce genre musical. Ce livre n’est pas une suite de l’autre. Chaque fois effectivement, on m’a demandé si c’était un tome 2, et j’ai dit non. C’est une autre direction que j’ai prise. Ainsi, contrairement à « Route du jazz », dans « Jazz On My Mind », il n’y a pas que les Noirs qui sont mis en lumière. C’est comment le jazz se décline aujourd’hui de manière universelle sur tous les continents. J’ai voulu montrer que le jazz n’est plus seulement une musique de Noirs, mais une musique universelle. Du coup, chacun s’en empare. Et, même si on garde les traditions d’improvisation de cette musique, on recherche les couleurs de son environnement, de son pays, celles avec lesquelles on a grandi. Dans le livre, il y a des artistes croates, iraniens, anglais, trinidadiens, etc. une autre différence avec « Route du Jazz », c’est que ce nouvel ouvrage est bilingue. En effet, je me suis rendu compte que même si des lecteurs d’expression anglaise ont acheté le livre, ils auraient aimé y trouver aussi des textes en anglais. Et comme c’est moi qui supporte tous les coûts du livre, je suis mon propre éditeur, je n’ai pas les moyens de faire une version en français et une autre en anglais. J’ai donc fait une version bilingue.
Quel intérêt aurait un lecteur camerounais à acheter ce livre ?
Le premier intérêt, c’est la curiosité. Il faut être curieux dans la vie. Ce n’est pas un livre spécifiquement dédié aux Camerounais. Il est destiné à tout le monde. Et il y a beaucoup de Camerounais qui s’intéressent au jazz. D’ailleurs, pour réaliser cet ouvrage, j’ai lancé une espèce de crowdfunding, du financement participatif. Il y a énormément de Camerounais qui ont donné de l’argent pour précommander le livre. Du coup, j’ai récolté pratiquement 5 000 euros (un peu plus de 3,2 millions F), ce qui n’est pas mal déjà pour démarrer l’impression du livre. Evidemment, on pense que le jazz est destiné à d’autres, mais c’est une musique qui intéresse les Camerounais.
Comment se le procurer au pays ? 
Je vais essayer de me rapprocher d’un distributeur, peut-être la Fnac qui est implantée au Cameroun. Mais déjà, quand il y aura une exposition photos, les gens pourront déjà acheter le livre. Parce qu’il faut rappeler que je fonctionne toujours comme ça. Quand je fais un livre, le but c’est aussi qu’il ait une continuité à travers des expositions photos. Donc j’espère de tout cœur que d’ici 2022, je pourrai réaliser une belle expo au pays, ailleurs en Afrique et sur d’autres continents. Il y aura même des photos qui ne seront pas dans le livre. Livre qui, quant à lui, sera disponible à chacune de ces étapes. 
Pour en revenir à la conception de « Jazz On my Mind », comment la collecte a-t-elle été possible avec la crise du Covid ?
Au début du Covid, tout le monde était confiné. J’avais des expos prévues avec mon livre précédent « Africa is Music », je devais faire une tournée dans de nombreux pays (Nigeria, Rwanda…). Et du coup, tout s’est arrêté. Les frontières ont été fermées. Mes collaborations dans les publications ont été stoppées aussi. Mais il fallait bien bosser. Alors cette période d’arrêt m’a permis de travailler sur mon propre projet. Je me suis lancé et ça tombait bien, parce qu’avant même de faire « Africa is Music », mon précédent ouvrage, je voulais faire un autre livre sur le jazz. Alors la période de Covid m’a permis d’y réfléchir. Et j’ai passé pratiquement un an à travailler dessus, faire des recherches, écrire les textes, je me suis servi de mes archives, mais j’ai refait d’autres photos plus tard. Heureusement que je connais les musiciens parce qu’à un moment donné, il n’y avait pas de concert. Je le...

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