Journée internationale : des autochtones qui s'intègrent

Nesse Venant, 46 ans, Baka, ressortissant de la région- de l'Est, est coordonnateur de l'association Okani en charge de la promotion des droits des populations autochtones. Il s'exprime aisément en plusieurs langues et effectue des voyages dans plusieurs pays pour défendre les droits de son peuple. Son parcours n'a pourtant pas été facile vu ses origines. « Je suis l'un des tout premiers Baka à avoir obtenu son baccalauréat. Ce qui m'a le plus marqué c'est le regard des autres. Lorsque vous êtes le seul Baka dans une classe de 50 élèves, il faut beaucoup de courage car, vous avez l'impression que les autres se demandent intérieurement ce que vous faites là. En plus, nous sommes un peuple de forêt qui vit essentiellement de chasse et de cueillette. Alors, c'est souvent pendant la rentrée des classes que la saison de la cueillette s'ouvre chez nous. C'est pourquoi j'ai eu des difficultés à poursuivre mes études », se souvient-t-il. C'est pourquoi, il a décidé de mettre sur pied cette association afin d'aider ses semblables à bénéficier du droit à l'éducation, aux soins de santé, entre autres. 
Il en est de même pour Adamou, 30 ans, couturier à Yaoundé. Il a fallu du courage à ce Mbororo pour y arriver. « Je suis venu à Yaoundé par curiosité. La transition savane-ville n'était pas facile. Heureusement que j'ai trouvé des frères déjà bien intégrés. Ils m'ont aidé en me formant à la couture », témoigne Adamou. Malgré cette intégration, il reste plusieurs revendications en suspens. « Aujourd’hui, encore, nous sommes marginalisés sur certains points. Nous voulons apporter notre partition au développement de la nation. Nous ne voulons pas juste être des spectateurs et faire du suivisme. Nous voulons également l'accès à l'employabilité », ajoute Nesse Venant, le coordonnateur de l'association Okani. 
C'est justement la vision du ministre des Affaires sociales...