Tunisie : le climat est tendu

La crise politique que vit la Tunisie depuis la « révolution du jasmin » marquée par la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, est loin de s’achever. Elle s’est poursuivie avec le bras de fer qui vient d’opposer six mois durant, le président de la République et le leader du parti Ennhadha, Rached Gannouchi. Plongeant ainsi le pays dans une impasse politique. Sous la pression de la rue, Kaïs Saïed s’est vu contraint de limoger le Premier ministre, Hichem Mechichi et de suspendre le parlement pour une durée de 30 jours. 

Politique : les grands vides
Même si la population a salué la décision courageuse du chef de l’Etat de limoger le Premier ministre et de geler les pouvoirs du parlement, une décision inédite dans l’histoire de ce pays du Maghreb, il se trouve que le système parlementaire se trouve aujourd’hui paralysé. En activant l’article 80 de la Constitution pour surmonter le blocage politique auquel la Tunisie était confrontée afin de lutter contre la corruption et les réseaux de terrorisme, Kaïs Saïed est présenté, depuis, lors par l’opposition comme un « dictateur » et est accusé d’avoir fomenté un coup de force. D’autant plus que tous les pouvoirs sont concentrés entre ses mains. L’absence d’un chef se fait déjà sentir sur l’action gouvernementale qui pèche par un manque de coordination. On semble assister à une crise de leadership entre certains ministres. Durant les trente jours de suspension, le président devra gouverner par ordonnance. Une décision qui n’est pas du goût de l’opposition qui projette des manifestations. 

Economie : le poids de la dette
Les multiples crises que vit la Tunisie depuis une décennie l’ont plongée dans un marasme économique insoutenable. Les différentes coalitions successives au pouvoir depuis 2011 n’ont pas réformé l’économie. Le pays croule aujourd&...