Soudan : la transition dissoute

Le général Abdel Fattah al-Burhane a annoncé hier la dissolution du gouvernement et du Conseil de souveraineté, organe en charge de conduire la transition depuis le renversement en avril 2019 d’Omar el-Béchir. Il a, par la suite, décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays et promis la formation d’un nouveau gouvernement composé de « personnes compétentes ».  Cette sortie de celui qui était jusque-là président du Conseil de souveraineté est intervenue hier après l’arrestation par les militaires du Premier ministre, Abdalla Hamdok, et plusieurs ministres civils membres du gouvernement de transition pour avoir refusé de soutenir le « coup d’Etat ». « La plupart des ministres et les membres civils du Conseil de souveraineté ont été arrêtés par des forces militaires (…) Après qu’il a refusé de soutenir le coup d’État, des forces armées ont arrêté le Premier ministre Abdallah Hamdok et l’ont emmené vers un lieu non identifié », a annoncé le ministère de l’Information sur son compte Facebook. 
Après avoir annoncé la fermeture des frontières et coupé Internet, les putschistes ont pris d’assaut le siège de la télévision d’Etat situé à Omdourman, ville jumelle à Khartoum, où ils ont fait leur annonce. A l’appel du Premier ministre déchu, des milliers de manifestants sont descendus hier dans la rue pour dénoncer ce coup de force. Notamment, l’Association des professionnels, l’une des têtes de file de la révolte de 2019 qui a mis...