« Il y a des moyens alternatifs de financement »
- Par Jean Francis
- 10 nov. 2021 09:29
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Pr. Manassé Aboya Endong, Professeur titulaire de Science politique, directeur exécutif du Groupe de recherches sur le parlementarisme et la démocratie en Afrique (GREPDA)
Professeur, l’actualité dans les partis politiques est dominée par la tenue de Congrès et de Conventions, lorsqu’il ne s’agit pas simplement de renouvellement des équipes dirigeantes à la base. Où trouvent-ils les ressources pour le financement de ces déploiements ?
A l’évidence, les partis politiques vivent des financements que leur allouent les pouvoirs publics d’une part, et des contributions de leurs militants ou sympathisants d’autre part. En effet, le législateur camerounais a rigoureusement encadré les modes de financement des activités de ces associations. Il l’a fait à travers la loi n° 2000/015 du 19 décembre 2000 relatif au financement public des partis politiques. Le régime juridique du financement des partis politique est aussi contenu dans la loi n°2012/001 du 19 avril 2012 portant Code électoral. Il en ressort qu’en plus des contributions des militants et des sympathisants, ces associations bénéficient d’un financement public. Aux termes de l’article 276 alinéa 1 de la loi n°2012/001 du 19 avril 2012 portant Code électoral, il est clairement précisé que « le financement public concerne aussi bien les dépenses couvrant les activités permanentes des partis politiques que celles consacrées à l’organisation des campagnes électorales et référendaires ». Dans le même ordre d’idées, l’article 9 de la loi n° 2000/015 du 19 décembre 2000 dispose que « l’État participe au financement des campagnes électorales par la prise en charge de certaines dépenses des partis politiques à l’occasion des consultations électorales ». En plus de ces subventions publiques, les partis politiques peuvent recourir aux placements des cartes d’adhésion, aux levées de fonds comme modes alternatifs de financement. Ces pratiques s’institutionnalisent progressivement au Cameroun, et les partis politiques peuvent y trouver les ressources et les moyens nécessaires pour financer ces déploiements.
Ceci pose le problème du financement des partis politiques en période non électorale. De quelles sources peuvent-ils disposer dans ce cas ?
En période non électorale, le recours aux levées de fonds est le mode alternatif par excellence en matière de collecte de ressources pour le financement des activités des partis politiques. Il s’agit d’une pratique qui s’impose progressivement dans la vie politique au Cameroun. Elle permet aux formations politiques de pallier au plus pressé, d’improviser et de gérer des situations urgentes comme cela s’est donné à voir lors des contributions financières des formations politiques à l’effort de guerre contre le terrorisme ou la lutte contre le Covid-19. Toutefois, cette variante concerne prioritairement les partis politiques solidement implantés sur le terrain et disposant d’une base militante conséquente susceptible de répondre effectivement à une telle sollicitation.
Dans cette mouvance, le RDPC annonce justement le placement d’environ 600.000 cartes d’adhésion lors des dernières opérations de renouvellement de ses organes de base. Quelle peut être la portée d’une telle initiative ?
Cette initiative a une charge symbolique très importante. En effet, elle renseigne sur la vitalité de cette formation politique qui travaille à renouveler ses effectifs à tous les niveaux, en se projetant vers les défis &agr...
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