« Les pouvoirs publics devraient accentuer la communication »

Dr Gisèle Léocadie Befolo, chargée de cours au département de Droit international à l’Institut des Relations internationales du Cameroun.

Quelle évaluation pouvez-vous faire de la situation des droits de l'Homme au Cameroun ? 
La situation des droits de l’Homme peut être présentée à travers une double approche : une approche qui tient compte de l’encadrement des droits de l’Homme par le Cameroun, tant au plan international qu’au plan interne, et celle qui considère les efforts de mise en œuvre desdits engagements au plan interne. Au niveau de l’encadrement, il est à relever pour s’en féliciter que le Cameroun est partie prenante à la quasi-totalité des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme, que ce soit à l’échelle des Nations unies qu’à celle du continent africain. La particularité des conventions relatives aux droits de l’Homme réside dans le fait que celles-ci engagent les Etats non pas entre eux, mais vis-à-vis de leurs populations. Le fait pour le Cameroun, Etat souverain, de s’être engagé en toute liberté dans le cadre de ces instruments témoigne de sa volonté souveraine de garantir ces droits à ses populations. Cette volonté s’est traduite par les mesures tendant à la mise en œuvre au plan national, des engagements librement consentis dans le cadre des conventions internationales. En effet, de prime abord, la Constitution du 18 janvier 1996 dans son préambule affirme l’attachement du peuple camerounais aux droits et libertés reconnus par les instruments internationaux en la matière, et intègre dans le texte constitutionnel « toutes les conventions internationales ratifiées par le Cameroun », que celles-ci soient en vigueur ou à venir. 

Pourquoi malgré de tout cela, nombre d'ONG internationales et nationales continuent d’étiqueter le Cameroun, comme un mauvais élève ? 
Les ONG, qu’elles soient nationales ou internationales sont des associations à but non lucratif dont le rôle est la défense des intérêts fixés dans leurs cahiers des charges respectifs. Leurs missions s’exercent essentiellement à travers des actions d’alerte, de plaidoyer dans les cas des violations des droits de l’Homme, ou de lobbying en vue de faire cesser ces violations, de faire condamner les présumés auteurs et permettre aux victimes d’obtenir réparation et restauration s’il y’a lieu. Les ONG jouent un grand rôle dans la promotion et la protection des droits de l’Homme de par le monde en général et au Cameroun en particulier. Cependant, l’impression qui se dégage au regard de l’attitude des ONG internationales œuvrant au Cameroun est celle d’être en présence des entités disposant chacune d’un agenda caché, qui n’est autre que celui de ceux qui détiennent les cordons de la bourse, c’est-à-dire qui financent leurs activités. De fait, les activités des ONG sont financées essentiellement par les dons et legs. Dans cette optique, aller à l’encontre des idéaux défendus par celui qui détient les cordons de la bourse reviendrait pour elles à se voir sevrées desdits financements. En des termes plus clairs, la cécité et la surdité volontaire des ONG internationales à l&rs...

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