Réconciliation au Tchad : un ex-rebelle à N’Djamena

Mardi dernier, Kingabé Ogouzeimi, porte-parole du Front pour l’alternance au Tchad (Fact), a de nouveau foulé le sol de son Tchad natal, après 30 ans d’exil. Il répond ainsi à l’appel des autorités en place, dans la perspective du projet de la réconciliation de tous les Tchadiens. A sa descente d’avion, il a été reçu par deux membres du gouvernement : Abdraman Koulamallah, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement et Acheikh Ibn Oumar, ministre du Dialogue et de la Réconciliation. Ce retour a été facilité par le pouvoir qui appelle les exilés à regagner le bercail afin de prendre part à la construction du pays.
Kingabé Ogouzeimi rentre dans un contexte de préparatifs du grand dialogue national, prévu en février. Le Fact, dont Kingabé Ogouzeimi était l’une des têtes pensantes, est l’un des groupes armés les plus hostiles au pouvoir de N’Djamena pendant le règne du défunt président. Ce mouvement de rebelles tchadiens, basé en Libye, est d’ailleurs responsable de l’offensive d’avril 2021 qui avait coûté la vie au président Idriss Déby Itno. Le Fact, dirigé par Mahmat Mahdi, s’était alors infiltré sur le territoire pendant la présidentielle pour lancer un raid qui avait finalement été fatal pour le maréchal du Tchad.
C’est « un moment d’émotion pour ce digne fils de la République qui met fin à plus de 30 ans d’exil. Comme quoi, il n’y a pas d’exclusion de quelques mouvements politico-militaires que ce soit. La main tendue est sans calcul, de la part du président de la R&e...