Changements anticonstitutionnels de gouvernement : l'Union africaine préoccupée

C'est la cote d'alerte. Jamais dans son histoire, l'Union africaine n’a eu autant de pays membres suspendus de participation à ses activités. En effet, en ce moment quatre pays du continent sont au ban de l'organisation panafricaine. Et dans les quatre cas, c'est à cause des changements anticonstitutionnels de gouvernement. Cet état de choses est au cœur d'un forum continental qui se tient depuis mardi dernier à Accra. Le gouvernement ghanéen et l'Union africaine sont les hôtes d'experts, de politiques, d'acteurs de la société civile et d'universitaires venus de différents pays africains pour échanger sur le mauvais virage que semble avoir pris le continent sur le chemin de la consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit.
Lors de son discours d'ouverture du forum d'Accra, le président ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo a déclaré que « la forme démocratique de gouvernance est préférable ». Mais il a ajouté que « nous ne devrions pas tenir pour acquis que tout le monde a accepté la démocratie comme mode de gouvernance préféré ». Pour le président en exercice de la CEDEAO, « les coups d'Etat ne sont pas des solutions durables aux défis de l’Afrique. Ils retardent la croissance » .Dans ce contexte, « nous avons encore du travail à faire pour convaincre ces personnes que nous sommes tous plus en sécurité dans les démocraties » a-t-il insisté. 
L’ambassadeur Bankole Adeoye, commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine parlant au nom du président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, a laissé entendre que l’Union africaine a fait du rejet des changements anticonstitutionnels de gouvernement son cheval de bataille. C’est la raison pour laquelle un Conseil de Paix et de sécurité a été créé en son sein. A cet égard, le forum d’Accra est une réaffirmation de l’Afrique à œuvrer pour la démocratie et la stabilité. « Notre unité et notre détermination devraient envoyer un message clair aux putschistes que les coups d'Etat n’ont jamais été et ne seront jamais des solutions durables aux défis politiques, économiques et sécuritaires de l'Afrique », d’après le président Akufo-Addo.
Pour autant, le rejet des changements anticonstitutionnels de gouvernement semble avoir montré ses limites.  ...