« Il convient de trouver le juste équilibre »

Les questions orales au gouvernement sont un mode d’échange très connu au Parlement. Comment appréciez-vous ce mécanisme de contrôle de l’action gouvernementale ? 
En dehors de sa fonction législative qui lui donne vocation à légiférer, le Parlement a aussi pour mission essentielle le contrôle de l’action gouvernementale.  Il s’agit de l’ensemble des moyens mis à la disposition du Parlement lui permettant effectivement d’évaluer le travail gouvernemental. Les questions orales font partie du répertoire d’action parlementaire en matière de contrôle de l’action gouvernementale. Pour un État inscrit résolument dans un processus de démocratisation, l’institution des questions orales est un vecteur de socialisation à la culture démocratique et à la transparence que commande l’option pour la bonne gouvernance. Les questions orales sont des instruments de relai aux membres du gouvernement des préoccupations légitimes du peuple et des collectivités territoriales décentralisées. À travers elles, les membres du gouvernement rendent compte de la mise en œuvre de la politique de la nation telle que définie par le président de la République dans leurs ministères sectoriels respectifs pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Sous ce rapport, elles sont déterminantes pour le suivi-évaluation de l’action gouvernementale. 
Certains observateurs estiment que cet outil est très limité puisque les questions orales jusqu’à présent ne donnent pas la possibilité d’un échange contradictoire entre gouvernement et parlementaires et n’aboutissent pas non plus sur une résolution contraignante pour le membre du gouvernement interrogé. Cette analyse est-elle pertinente d’après vous ?  
Il faut éviter de considérer les questions orales comme de simples mises en scène ou des formes de théâtralisation du jeu démocratique. Elles ont une force contraignante assortie d’une forte charge symbolique qui garantit leur efficacité en tant qu’instrument de contrôle de l’action gouvernementale. Loin d’apparaître comme de simples formalités n’obéissant qu’a un jeu de théâtralisation de la démocratie, les questions orales participent d’un art de faire la transparence politique. L’argument du caractère non contradictoire des questions orale...