Mettre fin à l’interminable bourbier

De la Somalie, l’on ne retient que l’image d’un pays sans appareil étatique viable, confronté à un conflit civil, à la sécheresse et une famine sans fin.

Malgré les multiples interventions de la communauté internationale et la kyrielle des négociations et des accords conclus, la paix reste toujours une donnée introuvable dans ce pays. Le bras de fer entre le Premier ministre, Mohamed Hussein Roble,  chargé de conduire le processus électoral et le président de la République, Mohamed Abdullahi Mohamed, risque d’être mis à profit par les Shebabs qui contrôlent toujours de vastes zones rurales à l’intérieur du pays et mènent régulièrement des attentats dans la capitale Mogadiscio. Pour réussir à restaurer l’autorité de l’Etat ou ce qui en reste, les deux hommes doivent donner une chance à la paix. En mettant fin à la série d’incidents orchestrés pour empêcher l’aboutissement des élections législatives qui doivent conduire à l’élection du président de la République.

La Somalie doit sortir en réalité de cet interminable bourbier qui dure voici 31 ans. Ce pays de la Corne de l’Afrique est un curieux paradoxe en Afrique. Il est l’un des rares Etats d’Afrique subsaharienne, voire le seul, à avoir une très forte homogénéité ethnique, linguistique et religieuse, ce qui le différencie des autres, dont la diversité ethnique est parfois porteuse de crises. Mais depuis la chute du régime du président Siyad Barré, en janvier 1991, la Somalie est plongée dans longue une crise. La quasi-disparition de l’État central et de son administration, ainsi que la partition du territoire national en deux entités ont livré le pays aux mains des djihadistes (Shebabs) et des divers clans. La durée de cette crise prouve non seulement que ses racines sont profondes, mais aussi que les interventions extérieures qui visent à l’éradiquer, ont été, à ce jour, peu efficaces.

Il est donc urgent et nécessaire de boucler ce processus électoral pour espérer parvenir à une paix durable. Le nouveau président lorsqu’il sera élu par les deux chambres du parlement aura pour principal défi de parachever avec l’appui de l’Union africaine et des autres partenaires, la pacification du pays. Il faut pour cela restaurer l’autorité de l...

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