L’urgence de la vulgarisation

Il y a quelques semaines, alors que les cours du blé sur le marché international commençaient à grimper et que les acteurs camerounais du secteur évoquaient leurs difficultés à se procurer cette matière première indispensable à la production de la farine et d’autres produits tels que le pain, les pâtes alimentaires et autres, la possibilité d’utiliser des produits locaux comme alternative avait été présentée, dans ces mêmes colonnes. Il semble que l’appel a été entendu par certains acteurs, notamment les boulangers. En effet, depuis quelques jours, on voit sur les étals du pain à base de farine manioc, de patate douce ou de maïs. 
Cette option est d’ailleurs évoquée depuis quelques années déjà au Cameroun, avec plus ou moins d’engouement. Il avait même été organisé en son temps à Yaoundé, une séance de dégustation de divers produits du quotidien confectionnés à base de ces farines, utilisées seules ou en combinaison avec cette chère farine de blé qui semble poser tant de soucis aujourd’hui. Ce, du fait des effets du Covid-19 qui, depuis deux ans, se sont répercutés dans la production, non sans gripper le circuit d’approvisionnement du blé à travers le monde. 
Plus que jamais donc, cette option d’introduire les farines issues des produits de nos champs et avec lesquels nous fonctionnons déjà si bien doit devenir une priorité. Non seulement pour les acteurs de la filière, mais aussi pour les pouvoirs publics. Et pour que ça marche, tous les mécanismes doivent être mis en branle pour augmenter rapidement les capacités de production et de transformation, tant les initiatives artisanales pullulent. A titre d’illustration, dans la localité de Dang, région de l’Adamaoua, des femmes produisent déjà une variété améliorée de manioc, « très farineuse et propice pour le projet de substitution de la farine de blé », selon l’économiste Louis Marie Kakdeu. Cette denrée, déjà vulgarisée dans cette partie du pays, ne permet malheureusement pas à ces paysannes de faire de vrais bénéfices, car elles vendent le sac de 100 kg à 2500 ou 3000 F alors que le prix homologué est de 50.000 F. C’est donc maintenant, plus que jamais, que la mise en œuvre de la politique d’import-s...

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