Ethiopie : 76 personnes arrêtées

Les forces de sécurité éthiopiennes ont arrêté 76 suspects en lien avec les violences survenues lors de la fête musulmane d'Aïd el-Fitr à Addis-Abeba, la capitale. Le groupe de travail sur la sécurité et le renseignement (Esitf) a indiqué lundi dans un communiqué de presse que les suspects étaient accusés d'avoir incité à l'émeute pendant les célébrations de l'Aïd el-Fitr. Des affrontements ont en effet opposé le lundi 2 mai à Addis-Abeba de jeunes musulmans à la police, après la prière marquant la fin du ramadan.

Pour le moment, les circonstances ayant déclenché les incidents sont peu claires, mais un responsable de la communauté musulmane ayant requis l’anonymat affirme qu'un policier a tiré accidentellement une grenade lacrymogène vers des fidèles rassemblés pour la prière au centre d'Addis Abeba. « Une émeute provoquée par quelques individus lors de la prière de l'Aïd el-fitr a provoqué des dégâts matériels », ont indiqué de leur côté les forces de l’ordre, dans un communiqué. Elles ajoutent qu'elles « informeront ultérieurement le public quant aux origines de l'émeute ».
Les incidents ont commencé près du stade international d'Addis Abeba à l'intérieur duquel était organisée la prière. Le stade étant plein, ceux n'ayant pu y accéder priaient à l'extérieur, notamment sur la grande place Meskel. « Les gens étaient choqués et ont commencé à scander des slogans et la situation est devenue incontrôlable », a indiqué une source. Des témoins oculaires disent avoir vu des jeunes lancer des pierres sur la police. Certains criaient « Justice pour Gondar » ou « Ne brûlez pas nos mosquées, ne tuez pas les nôtres ». Gondar est une ville de la région de l'Amhara (Nord-Ouest) où, selon des responsables musulmans, au moins 20 personnes ont été tuées en fin avril lors de violences contre des musulmans qu'ils ont attribuées à des « extrémistes chrétiens ».
Des manifestants ont notamment détruit à coups de pierres les fenêtres du mus&ea...