« Les plus ambitieux continuent de travailler politiquement »
- Par Lucien BODO
- 22 juin 2022 10:37
- 0 Likes
Pr. Manassé Aboya Endong, enseignant de Science politique, directeur exécutif du Groupe de recherches sur le parlementarisme et la démocratie en Afrique.
Dans l'architecture parlementaire du Cameroun, comment appréciez-vous le statut de suppléants (députés et sénateurs) ?
Dans son principe, le député (tout comme le sénateur) suppléant au Cameroun a un statut prévu par les textes règlementaires, puisqu’il est régulièrement élu en même que le titulaire du poste. Mais dans son opérationnalisation, ce statut est très ambigu. En effet, il est généralement convoqué sur le plan local pour répondre à un besoin spécifique de constitution des listes électorales durant les législatives ou les sénatoriales, pour coller aux exigences de la loi en veillant au respect des composantes sociologiques ou l’approche genre. D’où les conséquences qui s’en suivent, car une fois les élections passées, le député suppléant survit difficilement à l’euphorie de la campagne électorale et devient un sujet de décor politique ou de prestige personnel s’il ne sait pas assumer ce statut.
Le statut de suppléant au parlement a longtemps fait débat. Certains observateurs estiment que les suppléants ne sont pas suffisamment considérés. Est-ce un avis que vous partagez ?
C’est un statut qu’il faut savoir assumer en acceptant de s’effacer politiquement au profit du titulaire. Durant cet effacement, les plus intelligents ou ambitieux continuent de travailler politiquement, pour améliorer leur assise locale et deviennent incontournables dès les prochaines échéances électorales. On a vu ainsi de nombreux cas d’anciens suppléants devenir titulaires. Par contre, d’autres suppléants choisissent la facilité protocolaire en se contentant des petites attentions durant des cérémonies officielles ou des repas en privé. En clair, un député ou un sénateur suppléant n’est pas un banni social, mais une personnalité politique qui doit se battre pour s’émanciper.
Au plan structurel, qu'est-ce qui pourrait être fait pour améliorer ce statut ?
Ce statut peut être amélioré au minimum sur le plan matériel. En effet, une indemnité forfaitaire peut leur être accordée pendant la durée de leur mandat. Une telle perspective peut davantage c...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)
Reactions
De la meme catégorie
Systèmes de paiement : les pays de l’OCI veulent migrer vers le numérique
- 07 nov. 2024 12:08
- 0 likes
Commentaires