Médias : le pouvoir au sens propre

Des échanges avec les Team Press des institutions du gouvernement fédéral et du Parlement, il ressort une constance : l’information est un droit en République fédérale d’Allemagne et un pilier de la transparence politique et démocratique. Plusieurs fois par semaine, le service de presse de la chancellerie explique les positions du gouvernement sur la marche de l’Etat. Les journalistes peuvent aussi provoquer une séance d’éclaircissement avec le gouvernement sur un sujet grave. Le budget du service de presse de la chancellerie, par exemple, en dit long sur ce que représente l’information. Il s’élevait à 156 millions d’euros en 2021, soit environ 101 milliards de Fcfa! « Das Parlament » est financé par le Parlement et tenu par des professionnels chevronnés. Chaque membre des Team press, à la chancellerie comme au Bundestag, justifie d’un brillant parcours professionnel.  Certes, c’est un prestige de travailler dans ces institutions, mais y être n’est pas une situation de tout repos. 
Le 27 juin dernier, la rencontre avec Eva Haacke, patronne de la communication au Bundestag, était arrosée d’anecdotes pour montrer la délicatesse du travail et l’étendue du pouvoir des journalistes en Allemagne. La Parlementary Head Officer se souvient que sa cellule s'est déjà retrouvée à la barre, entrainée par un journaliste qui l'accusait de rétention d'information. Un journal qui enquêtait sur un scandale relatif à la surfacturation impliquant un membre du Parlement n’avait pas apprécié que le service de communication ne lui  fournisse pas tous les détails attendus. « Le groupe parlementaire du député concerné était plus qualifié à s’adresser au reporter ». Ce dernier avait porté l'affaire devant le juge, accusant la cellule de communication du Bundestag de rétention d’information. 
Eva Haacke se souvient aussi de l'élection Frank-Walter Steinmeier, président fédéral d'Allemagne, pendant la période du Covid 19. ...