La visite qu’entame le président de la République française ce lundi soir à Yaoundé a tout de ces rendez-vous galants dont on ne peut deviner l’issue. Malgré certains signaux qu’envoient le contexte aux analystes, il faudra se résoudre à attendre que la rencontre ait lieu, pour en avoir le fin mot. Car oui, le Cameroun et la France entretiennent une relation solide comme un roc, à l’épreuve du temps. Plus de 60 ans d’échanges dans pratiquement tous les domaines de la vie des deux Nations, ça ne se ramasse pas. Mais les dernières semaines ont été marquées par une espèces de tiédeur, qui fait de l’événement de la semaine au Cameroun, une échéance particulièrement attendue. Emmanuel Macron, interpellé par un activiste d’origine camerounaise lors d’une sortie le 8 juin dernier, avait répondu en usant de propos modérément appréciés par Yaoundé. Et le gouvernement camerounais, par la voix de son porte-parole, avait répondu et envoyé un message à Paris, demandant notamment que le Cameroun, son peuple, ses institutions, dont le président de la République soient évoqués avec le minimum de respect l’ami et partenaire français.
Cette mise en au point plante plutôt bien le décor de la visite officielle du président Emmanuel Macron cette semaine à Yaoundé. Le sujet sera immanquablement évoqué lors des divers échanges. L’on imagine même qu’elle a certainement déjà fait l’objet de discussions au cours de la préparation de cette visite. Et de toute façon, cet épisode conforte l’idée que la partie camerounaise s’est évertuée à faire passer au cours des dernières années. Celle d’une relation saine, dans laquelle aucune partie n’a de leçon à donner à l’autre. Une relation d’intérêts et de respect mutuel, comme deux Etats peuvent en avoir, en se gardant d’empiéter sur la souveraineté de l’autre. Voilà en tout cas comment le Cameroun se présente à cet autre grand rendez-vous de l’histoire de sa relation avec la France. Conscient de ses intérêts, mais debout et jaloux de sa liberté, comme le clame si bien son hymne national.
Dès ce lundi à Yaoundé, le Cameroun et la France vont écrire une page de leur coopération. Mais un coup d’œil dans le rétroviseur laisse apprécier le chemin parcouru depuis l’établissement formel de relations diplomatiques au lendemain de l’indépendance du Cameroun. La France est ainsi restée au fil des années, l’un des principaux partenaires du Cameroun. Un Cameroun, qui grâce à sa place stratégique reste un acteur central de la géopolitique en Afrique et donc un interlocuteur de poids. Les deux pays ont en effet développé une coopération riche et diversifiée qui n’a fait que consolider, année après année, le lien né au c...
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