Coopération Cameroun- France : ça repart de plus belle

Ils sont peu nombreux, ceux des observateurs qui, à la fin du second tour de l’élection présidentielle en France au soir du 24 avril 2022, auraient pu jurer sur une visite au Cameroun du président réélu, Emmanuel Macron. Tant la relation franco-camerounaise, pourtant ancienne, riche et diversifiée, semblait avoir du plomb dans l’aile, même si les échanges se poursuivaient entre les deux pays. Pourtant, à l’invitation du président de la République du Cameroun, Paul Biya, le chef de l’Etat français a effectué une visite officielle du 25 au 26 juillet 2022. La première en Afrique depuis sa réélection. A l’issue du tête-à-tête avec le président Paul Biya, le président de la République française a expliqué les raisons de ce choix porté sur le Cameroun pour cette première sortie en terre africaine : « Et ce n’est pas un hasard en effet, si j’ai choisi de venir dans votre pays pour la première étape de cette petite tournée africaine ; la première depuis ma réélection. D’abord, du fait de la profondeur de la relation franco-camerounaise et du caractère exceptionnel de l’amitié entre nos deux pays. Ensuite, parce que le Cameroun est un partenaire stratégique en Afrique centrale », a-t-il révélé lors du propos introductif prononcé au cours de la conférence de presse qui a suivi la rencontre avec son homologue camerounais. Emmanuel Macron entend désormais consacrer beaucoup plus de temps à la sous-région d’Afrique centrale au cours de ce second mandat. Cela est du reste compréhensible. Concurrence oblige, la France y a perdu de son influence, notamment sur le plan de la vision géostratégique et même économique.
L’arrivée du président de la République française à Yaoundé lui a donné l’occasion d’aborder avec son homologue camerounais, de nombreux sujets ayant trait à la coopération bilatérale, aux grandes questions de l’actualité internationale. Sur le plan bilatéral, les préoccupations inhérentes à la lutte contre le terrorisme ont encore occupé une place importante dans les échanges. Un chantier sur lequel la France et le Cameroun sont engagés depuis de nombreuses années. L’un et l’autre ayant été victimes de ce fléau. A ce titre, l’accent est mis ici sur la formation, notamment du côté du Cameroun, l’un des piliers de la lutte dans le bassin du lac Tchad. L’intérêt de ce sujet était sans doute au centre, non seulement du tête-à-tête entre les deux chefs d’Etat, mais aussi entre leurs ministres en charge des questions de défense. En bonne place aussi, et comme l’on...