Yaoundé : croisade contre la surdité

Telle une fourmilière, une quinzaine d’hommes en blouse blanche (chirurgiens, ORL, anesthésistes, etc.) s’attèlent à rétablir la capacité d’audition de la petite Blessing, âgée de deux ans. Ce mardi 20 septembre 2022 dans l’une des salles du bloc opératoire de l’Hôpital général de Yaoundé, il est à peu près 11h et l’équipe médicale est déjà à l’œuvre sur la fillette allongée et inerte sur la table d’opération après avoir subi une anesthésie générale. Elle se fait opérer d’une oreille. La fillette est atteinte de surdité profonde bilatérale depuis la naissance. « Pour ce type de surdité, la meilleure réhabilitation qu’on puisse lui proposer est un implant cochléaire. Il s’agit d’une prothèse qui n’est pas conventionnelle parce qu’elle a deux parties. Une partie interne qui contient les électrodes qui vont aller justement remplacer les cellules internes qui ont déjà été détruites. Cet implant va lui permettre, à l’aide de son processeur externe, de pouvoir entendre et donc de communiquer », explique Dr Mbwentchou M. Winnie Soh Toteu, médecin ORL-chirurgie cervico-faciale, chargée de l’implémentation des projets de l’Association de lutte contre la déficience auditive (Aldac).
Cette opération initiée par l’Aldac consiste à poser des implants cochléaires aux enfants handicapés auditifs afin de leur permettre de retrouver leur ouïe. A la tête de cette imposante équipe d’experts, le Pr. Raji Abdelaziz, otorhinolaryngologiste (ORL) marocain, est en plein dans l’oreille de sa patiente, assisté du Dr Serge Fangeng, ingénieur biomédical, par ailleurs membre fondateur de l’Aldac. L’opération durera en moyenne trois à quatre heures. Tout comme la petite Blessing, trois autres enfants âgés de deux à cinq ans (deux à Yaoundé et un à Douala) vont bénéficier de la pose gratuite d’implants cochléaires dans le cadre de cette mission humanitaire qui engage des experts internationaux. « Nous avons reçu un don il y a deux ans d’une fondation danoise qu’on a mis à la disposition des parents avec un suivi. Un implant cochléaire co...