Biopic : allez voir « Kankan » !

L’histoire de cette légende de l’humour est le centre d’intérêt du premier long métrage de Joseph Akama qui propose un film fort, tranchant et surprenant.

En novembre 1996, Dieudonné Afana Ebogo est au bout du rouleau. Le comique, qui a rendu célèbre Jean Miché Kankan, le personnage loufoque et truculent qu’il interprète lui-même, peine à remonter sur scène avec sa troupe, « Les magouilleurs », à cause de problèmes financiers. En plus de sombrer dans l’alcoolisme, Dieudonné Afana Ebogo est par ailleurs très malade et des mésententes fragilisent les membres de sa troupe. Pour remonter la pente, il se donne un dernier défi : organiser un spectacle inédit à Nkongsamba, « Le polygame ». Un baroud d’honneur, avant de quitter définitivement la scène le 13 février 1997. Voilà le pitch simplifié de « Kankan », le biopic du jeune réalisateur de 26 ans, Joseph Akama, connu jusque-là pour ses deux courts-métrages, « Into the den » et « Western ». Son premier long métrage était très attendu puisqu’il s’attaque à un genre très rare dans l’espace cinématographique camerounais et parce qu’il revisite la vie d’une légende de l’humour à la réputation inégalée. 
Le film révèle au grand public un visage peu connu de Jean Miché Kankan. Ses craintes, ses espérances, sa vie de famille, ses méthodes de travail, etc. Un quotidien reconstitué grâce à un sérieux travail de documentation. On découvre un personnage attachant, capable d’arracher un rire à tout moment, même dans des situations de tension et de tristesse ardues. Le réalisateur réussit à porter ce mélange d’émotions à l’écran, mais avec une efficacité redoutable. Un objectif atteint surtout grâce au jeu de Landry Nguetsa, dans la peau de Kankan. En plus d’une ressemblance physique à la limite effrayante, l’acteur, qui vient du domaine du théâtre, réalise une prestation époustouflante, aussi bien en tant que Dieudonné Afana Ebogo que Jean Miché Kankan. L’interprétation d’Assala Kofane, qui campe DG, le responsable administratif de la troupe des Magouilleurs procure la même satisfaction. 
En rendant hommage à Kankan, le réalisateur fait également des clins d’œil à d’autres icônes de la culture camerounaise : Eboa Lotin, Eko Roosevelt, Essindi Mindja, Daniel Nd...

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