Crise à l’Est de la RDC : une force régionale annoncée

La crise sécuritaire qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo (RDC avec au centre le mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé accusé de semer le chaos dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, est loin de laisser la communauté internationale insensible. Ceci au regard des dégâts qu’elle ne cesse de créer au quotidien. Notamment, la crise diplomatique entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de soutenir ce groupe armé, alors que ce dernier lui reproche de rejeter plutôt sur les autres ses propres échecs. La querelle s’est déportée en septembre dernier à New York à la tribune de la 77e Assemblée générale des Nations unies où les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagamé se sont livrés à une passe d’armes en mondovision au cours de leurs prises de parole respectives. La tension entre les deux voisins est montée de plus belle ces derniers jours avec la suspension des accords entre les deux pays, l’expulsion par Kinshasa de Vincent Karega, ambassadeur du Rwanda, et le rappel de son chargé d’affaires au Rwanda. Lundi dernier, des milliers de manifestants, armés de pierres et de bâtons, ont exprimé leur colère contre le Rwanda dans les rues de Goma, capitale du Nord-Kivu.  
Face à l’escalade, la Communauté Est-africaine (CEA) entend désormais jouer sa partition. En sa qualité de président en exercice de cette organisation sous-régionale, le président burundais a convoqué mardi dernier une réunion des chefs des forces de défense des pays membres de l’EAC. « Elle devra se tenir dans les plus brefs délais pour étudier les paramètres d’une réponse concertée et durable, laquelle sera suivie d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etat », souligne un communiqué de la présidence burundaise. La veille, Evariste Ndayishimiye a dépêché un émissaire, le lieutenant général Silas Ntigurirwa auprès de son homologue congolais F&ea...