Inculpation de trois financiers du terrorisme : comment on en est arrivé là
- Par Jean Francis
- 01 déc. 2022 16:20
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Ainsi donc, trois citoyens américains d’origine camerounaise sont entre les mains de la justice américaine à la suite de leur inculpation depuis le 28 novembre dernier. Ces individus sont accusés de levée des fonds en faveur des mouvements séparatistes opérant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Leur inculpation se veut le fruit de plaintes d’associations et même de cabinets d’avocats établis aux Etats-Unis d’Amérique, mais davantage de l’interpellation des pays abritant ces malfaiteurs, comme n’a eu de cesse de le faire le président de la République, Paul Biya. A la tête de la Nsahlai Law Firm, un cabinet d’avocats basé aux Etats-Unis d’Amérique, Me Emmanuel Nsahlai est de ceux qui, depuis quelques années déjà, s’activent à traquer les financiers de ces mouvements terroristes, à l’instar de Claude N. Chi, Francis Chenyi et Lah Nestor Langmi, les trois personnes inculpées récemment. CT l’a approché pour comprendre les mécanismes qui ont été mis en branle dans ces différentes affaires et la suite à attendre, non seulement pour les trois victimes du 28 novembre dernier, mais également pour l’ensemble des plaintes déposées contre d’autres personnes.
Trois personnes viennent d’être inculpées par la justice américaine pour leur participation au financement des actes terroristes perpétrés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Comment en est-on arrivé là ?
Depuis 2018, lorsque des associations non gouvernementales et celles des populations victimes de la violence sécessionniste nous ont contactées, nous avons commencé des recherches pour identifier les leaders de ces groupes terroristes opérant à partir de l’étranger. Les activistes majeurs et d’autres qui sont allés au-delà des revendications qui étaient celles du départ pour plonger dans le crime. Leurs activités vont dans la conspiration, la recherche de financements au profit des mouvements terroristes, à la planification des violences dans les deux régions concernées. Nous avons identifié, en termes de financiers et dirigeants majeurs, plus de 200 personnes, non seulement aux Etats-Unis d’Amérique, mais également dans des pays comme la Norvège et même Hong-Kong. Leurs organisations ont également été identifiées, soit une vingtaine au total, avec les listes complètes des membres. Nous avons commencé à lancer des plaintes au pénal et au civil contre ces personnes. Au niveau du civil, nous avons eu des ordonnances temporaires qui ont freiné certaines de leurs activités. Des citations directes ont été lancées, tout comme des plaintes contre des banques qui soutenaient ce mouvement. Les dossiers au pénal prennent beaucoup de temps parce qu’ils sont très complexes. Les plaintes sont déposées auprès du FBI, la police fédérale américaine, auprès du Department of Criminal Security qui est l’équivalent du ministère de l’Intérieur. La plupart de ces structures doivent recouper les informations qui leur sont transmises. Cela prend du temps, parfois avec leurs agents qui doivent arriver au Cameroun, en même temps qu’ils doivent se renseigner auprès de leur ministère des Affaires étrangères. Cela a pris du temps, mais nous sommes heureux de constater que les premières inculpations pour des crimes commis sur le territoire camerounais ont été faites le 28 novembre dernier. Là, ce n’est qu’un début. D’autres investigations sont actuellement terminées.
Les trois premières personnes ont été inculpées, qu’est-ce qui va se passer maintenant ?
Les procédures pénales aux Etats-Unis prennent du temps. On peut encore attendre un an pour une condamnation à une peine de prison. Les procédures sont lentes. Pour l’instant, ils vont rester en détention. Ils pourraient bénéficier de l’assouplissement de leurs conditions de détention en ce qui concerne leur bail. Mais nous prenons le soin de rappeler aux magistrats que l’on a affaire ici à des terroristes. Avec toutes les preuves cumulées, nous n’avons pas de doute sur la suite de la procédure. Les trois personnes inculpées ont des relais qu’il faut démanteler.
Leur inculpation suppose des preuves irréfutables ?
Le taux de succès d’u...
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