Désordre urbain : Yaoundé à deux visages

Grand vacarme en cette fin de journée de lundi au rond-point de la Poste centrale de Yaoundé. Au niveau des feux de chaque coin de ce grand carrefour, plusieurs individus ont le pas pressé. Ils sont chargés de tables, de grands sacs, ou conduisent un « porte-tout » bien ravitaillés. Ils se pressent pour rejoindre des espaces précis. En réalité, ce sont des commerçants qui cherchent à installer leurs marchandises. Devant l’édifice de la Poste, plusieurs paires de chaussures (tennis, ballerines) et sandales pour hommes, femmes et enfants sont déjà exposées sur les marches. Un peu plus en hauteur du bâtiment, sont accrochés des vêtements (pantalons, chemises, kaba Ngondo, etc). Les mêmes articles sont mis en évidence et vendus devant la grande clôture qui encercle la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé. 
Du côté de la montée SNI, un autre type de bruits se fait entendre. Des femmes, des « bayam sellam », sont en train de s’y installer. Le rang part de la SNI et serpente le long de la clôture des locaux de l’Inspection pédagogique. Du plantain, du manioc, des ignames, des carottes, des condiments et autres produits vivriers s’y trouvent. De quoi compléter son panier de la ménagère à la sortie du travail ou en passant par là.  Et ce ne sont pas les clientes qui manquent. « Ce petit marché m’aide beaucoup. Je n’ai pas le temps en journée. Donc, quand je rentre, je peux compléter ce qui manque à la maison », confie une cliente. Ces commerçantes venant du marché du Mfoundi, expliquent qu’elles cherchent à écouler les marchandises de la journée. Et la Poste centrale est un meilleur endroit selon elles.
Ce carrefour n’est pas seulement investi par de la vente des vêtements et autres produits vivriers ou agroalimentaires. On y mange et boit aussi. Juste en face de l’immeuble Emergence et même à côté de l’immeuble Camtel, la fumée se dégage au loin. Des mini comptoirs y sont ...