Application de l’accord de sortie de crise : un impératif catégorique

Au terme de plusieurs mois de négociations, un accord a finalement été signé le 5 décembre 2022 à Khartoum au Soudan armée au pouvoir et opposition. En présence des représentants de l’Organisation des Nations unies (ONU), de l’Union africaine (UA), de l’organisation est-africaine (IGAD) et des ambassadeurs occidentaux, le chef de la junte militaire, le général Abdel Fattah Abdelrahman al-Bourhane, et les Forces pour la liberté et le changement (FLC), la principale coalition d’opposition dont les représentants ont été évincés lors du coup d’Etat du 25 octobre 2021 ont convenu du retrait de l’armée de la scène politique. Ce texte signé en grande pompe devrait ouvrir la voie à une transition de deux ans qui prend effet avec la nomination toujours attendue d’un Premier ministre chargé de diriger un gouvernement civil jusqu’à l’organisation d’élections libres. En clair, ledit accord jette les bases de l’établissement d’une autorité civile de transition. 
Mais, l’accord s’avère plus épineux au niveau de la deuxième phase ayant trait à la justice transitionnelle et aux réformes devant être opérées au sein de l'armée. D’autant plus que des doutes planent sur la sincérité de l'armée à renoncer à des intérêts économiques qu'elle considère comme étant son domaine privilégié, après tout ce temps passé aux affaires. Sans véritable accord sur ces questions cruciales, le Soudan va demeurer dans la crise institutionnelle actuelle surtout quand on sait que ce pays est connu pour sa longue tradition d’accords éphémères. A ce sujet, les experts pensent que la seule manière de sauver l’accord actuel, à l’instar de plusieurs autres signés par les élites politiques en toute opacité sans approbation populaire, pourrait connaître le même sort. « Les mêmes erreurs se répètent. Cet accord repose plus sur l’...