« Les partis peuvent procéder par le porte-à-porte »
- Par Lucien BODO
- 21 févr. 2023 11:25
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Pr. Ramses Tsana Nguegang, maître de conférences en Science Politique, Université de Douala.
La campagne électorale pour les sénatoriales débute samedi prochain. Quelle analyse faites-vous des forces en présence ?
Il y a lieu de signaler d’abord une augmentation du nombre de partis politiques pour les élections sénatoriales au Cameroun, car de quatre en 2013 et neuf en 2018, l’on assistera à une campagne électorale avec 10 partis politiques. Ce nombre aurait pu être plus élevé si trois partis n’avaient pas vu leurs listes rejetées par Elecam, rejet d’ailleurs confirmé par le Conseil constitutionnel lors du contentieux préélectoral. Des 10 partis en lice, l’on remarque que le RDPC est le seul parti présent dans les 10 circonscriptions électorales, ce qui confirme son statut de parti dominant du champ politique camerounais. L’UNDP arrive en deuxième position avec quatre listes dans les régions de l’Adamaoua, l’Est, l’Extrême-Nord et le Nord. Les huit autres partis iront en compétition dans une circonscription électorale. L’Extrême-Nord apparaît comme la circonscription électorale la plus disputées avec quatre partis politiques en lice, suivie du Nord et l’Ouest (trois partis politiques en lice), l’Adamaoua, le Centre, l’Est, le Littoral et le Nord-ouest (deux partis en compétition). Les régions du Sud et du Sud-Ouest ferment la marche avec un seul parti en compétition.
Quelle est la stratégie idéale pour ce type d’élection ?
L’élection des sénateurs au Cameroun a lieu au scrutin de liste sans vote préférentiel. Selon les dispositions du Code électoral, notamment en son article 218, c’est un scrutin mixte à un tour comportant un système majoritaire et un système de représentation proportionnelle. Conscient de la particularité de ce type d’élection, les partis politiques se doivent d’adopter plusieurs stratégies. Même s’il n’y a pas de recette miracle pour une élection l’on peut dire que pour ce type d’élection, les partis et les candidats, pour l’emporter, peuvent procéder par le porte-à-porte et une campagne de proximité auprès des conseillers municipaux et des conseillers régionaux qui composent le collège électoral. Les autres stratégies peuvent être la mobilisation des militants locaux du parti ou le recrutement d’un personnel politique intérimaire pour la diffusion et la vulgarisation de leur matériel électoral, le collage des affiches et la distribution des gadgets de campagne. Surtout que depuis le 10 février 2023, le directeur général des Elections a, conformément à l’article 87 du Code électoral, donné des précisions sur le matériel de campagne.
Même s’il part largement favori, le RDPC se montre très actif en prélude à cette campagne électorale. Alors que des observateurs estiment que ça paraît joué d’avance. Qu’est-ce qui peut expliquer cette forte mobilisation d’après vous ?
Dire que c’est joué d’avance pour le RDPC ne me semble pas pertinent, dans la mesure où ce n’est que dans deux circonscription électorales que ce parti est seul en lice, ce qui correspond à 14 sénateurs seulement sur les 70 à pourvoir. Même s’il part favori dans les huit autres circonscriptions électorales, avec son nombre important de conseillers municipaux, l’histoire des élections montre que rien n’est jamais joué d’avance. Il existe des surprises électorales. Bien de tenants du titre se sont vu dépossédés leur trophée lors des compétitions. Il est aussi important de rappeler que lors des élections des conseillers régionaux, le PCRN disposant pourtant de la majorité des conseillers municipaux dans une localité a perdu la compétition dans cette zone. C’est pourquoi, même lorsqu’on part favori à une élection, il est toujours conseillé d’être prudent et de bien battre campagne. Il semble que ce soit pour éviter des surprises désagréables que le parti au pouvoir se mobilise depuis la convocation du collège électoral par le président de la République. Cette mobilisation vise donc sans doute à éviter les surprises désagréables
Pour tirer leur épingle du jeu, que peuvent faire les outsiders engagés dans cette consultation électorale ?
Il n&rs...
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